La tendance observée cette année sur les routes migratoires atlantiques marque un tournant pour le Sénégal. Les arrivées irrégulières en provenance des côtes sénégalaises ont chuté de manière spectaculaire selon les autorités espagnoles, qui parlent d’un recul de 91 %. Cette évolution survient alors que l’Espagne a multiplié les partenariats opérationnels avec Dakar pour endiguer les traversées en pirogue vers les îles Canaries. Le ministre de l’Intérieur espagnol, Fernando Grande-Marlaska Gómez, a choisi Dakar pour rappeler cette coopération renforcée lors d’une visite officielle.
Renforcement des moyens de patrouille
L’action conjointe des deux pays a pris une nouvelle dimension avec la remise de deux bateaux de patrouille au ministre de l’Intérieur sénégalais, Mouhamadou Bamba Cissé. Ces équipements sont destinés aux forces de sécurité engagées dans la surveillance du littoral, un axe crucial pour repérer les départs et empêcher les embarcations clandestines d’atteindre les eaux internationales.
Ce geste intervient après des mois d’échanges techniques entre les deux gouvernements, qui avaient déjà mis en avant la nécessité de renforcer la présence en mer. La chute des départs est présentée comme le résultat direct de ces opérations conjointes, combinant interceptions, surveillance accrue et partage d’informations entre les deux pays.
La baisse annoncée des arrivées irrégulières intervient à un moment où plusieurs initiatives nationales ont été déployées pour freiner les départs non autorisés. Il pourrait être envisagé que ces efforts locaux, associés au soutien espagnol, aient contribué à réduire les mouvements migratoires au départ du Sénégal. Les deux bateaux remis par Madrid doivent désormais compléter les équipements déjà mobilisés par les unités maritimes sénégalaises, qui multiplient les patrouilles pour repérer les tentatives de traversée au plus tôt.
Evolution des pressions sur les routes atlantiques
Les autorités espagnoles ont souligné que le recul de 91 % des arrivées irrégulières constitue l’une des variations les plus fortes jamais enregistrées sur la route atlantique. Cette donnée vient nourrir le débat sur l’efficacité des mesures sécuritaires et des partenariats bilatéraux dans la gestion migratoire.
L’Espagne, confrontée à une hausse considérable des arrivées ces dernières années, a intensifié ses discussions avec plusieurs pays côtiers de l’Afrique de l’Ouest. Le Sénégal a occupé une place centrale dans ces échanges, étant l’un des principaux points de départ des pirogues reliant l’Afrique aux Canaries.
Le renforcement de la coopération intervient alors que les itinéraires migratoires ont évolué au fil des mois avec des départs moins fréquents mais plus dangereux. Il est possible que les interceptions menées au large aient modifié les stratégies des réseaux impliqués, mais aucune donnée officielle ne permet pour l’instant de conclure sur ce point. Les deux gouvernements affirment toutefois leur volonté de poursuivre les efforts entamés pour maintenir cette dynamique.
La forte diminution des arrivées irrégulières constitue un signal encourageant pour les deux pays engagés dans ce partenariat sécuritaire. Le Sénégal, qui se trouve régulièrement confronté aux risques humains liés aux départs clandestins, renforce ainsi ses moyens de lutte tout en bénéficiant d’un appui matériel et opérationnel.
