Tentative ratée de putsch : Marie-Cécile Zinsou critique Kémi Seba

Le 7 décembre 2025, le Bénin a connu une matinée mouvementée. Des militaires ont tenté de s’emparer du pouvoir en annonçant la destitution du président Patrice Talon, la suspension de la Constitution et la dissolution du gouvernement. Des tirs ont été entendus à Cotonou, tandis que des soldats armés étaient déployés autour des bâtiments officiels. Toutefois, les forces loyales ont rapidement repris le contrôle, empêchant toute escalade durable.

Pendant ces heures, Kémi Seba a pris la parole sur les réseaux sociaux à deux reprises. Dans la première vidéo, il a exprimé son soutien aux mutins, saluant ce qu’il considérait comme une opportunité pour changer le régime. Quelques instants plus tard, il a diffusé un message du colonel Tigri, du Comité militaire pour la refondation, invitant la population à soutenir activement l’opération, estimant que les autorités ne contrôlaient pas la situation. Ces deux interventions ont été largement relayées sur les réseaux sociaux.

Une nation qui ne se laisse pas dicter ses choix

Le 10 décembre 2025, Marie-Cécile Zinsou, historienne de l’art et mécène franco-béninoise, a réagi aux vidéos de Kémi Seba sur sa page Facebook, dénonçant selon elle, la tentative d’influencer les Béninois depuis l’extérieur et en ligne. Elle a rappelé que le pays a choisi sa voie démocratique et que personne, même auto-proclamé représentant d’un peuple, ne peut décider pour quatorze millions de citoyens. Elle affirme que les appels à manifester et les messages relayés par Kémi Seba ont montré leur limite : selon elle, la population est restée dans la majorité fidèle à l’ordre institutionnel et à ses choix politiques.

Elle a également souligné la richesse culturelle et historique du Bénin. Le pays n’est pas une entité monolithique et la diversité de ses peuples — des Holli aux Bariba en passant par les Somba et les Adja — constitue une force contre toute tentative d’imposer la division ou le chaos. Pour elle, les Béninois ne se laissent pas influencer par des promesses extérieures ou par des discours qui visent davantage des intérêts économiques que le bien-être de la population.

Responsabilité et souveraineté

Elle a rappelé que les Béninois sont libres de rejoindre l’AES s’ils le veulent, mais que la population privilégie le développement concret du pays et la protection de sa souveraineté plutôt que de se laisser guider par des promesses extérieures qui ne reflètent pas la réalité quotidienne.

Marie-Cécile Zinsou a insisté sur l’importance de respecter la liberté de chacun et la sécurité collective, tout en dénonçant les velléités d’ingérence visant à tirer profit des tensions. Elle a rappelé que les efforts pour améliorer le pays doivent se faire à l’intérieur des structures et processus établis, et non par des appels à la révolte ou des manipulations extérieures.

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