Le tourisme au Maghreb repose depuis plusieurs années sur un rapport de forces relativement stable. Le Maroc conserve une position dominante, porté par des flux internationaux élevés, une offre hôtelière étendue et une stratégie de promotion active. La Tunisie reste un acteur central grâce à son tourisme balnéaire, tandis que l’Algérie dispose d’un potentiel reconnu mais encore partiellement exploité. C’est dans ce paysage régional que de nouveaux choix budgétaires et opérationnels viennent redéfinir les priorités.
Investissements touristiques en Algérie et stratégie de rattrapage régional
Les autorités algériennes ont annoncé une mobilisation financière dépassant 16 milliards de dinars, destinée à l’aménagement des zones d’expansion touristique. L’objectif affiché consiste à rendre ces espaces immédiatement exploitables par les investisseurs, en levant les contraintes liées aux infrastructures et à l’accès au foncier.
Selon les informations communiquées par Houria Meddahi, ministre du Tourisme et de l’Artisanat, cette enveloppe vise directement la mise à disposition de terrains prêts à accueillir des projets structurants. La plateforme numérique de l’Agence nationale de promotion de l’investissement recense déjà 240 lots aménagés, identifiés pour des complexes hôteliers, des structures d’hébergement et des projets orientés vers le tourisme balnéaire, saharien ou de montagne.
Parallèlement, 85 projets touristiques ont reçu une validation administrative et devraient entrer prochainement en phase de réalisation dans plusieurs wilayas. Cette combinaison entre financement public et sélection de projets traduit une volonté de transformation rapide de l’offre existante, sans attendre des réformes de long terme.
Projets touristiques structurants et mise en valeur du foncier aménagé
La priorité donnée au foncier constitue un levier central de cette politique. Les terrains recensés sont présentés comme prêts à l’usage, afin de réduire les délais de lancement et de sécuriser les investissements privés. Cette approche vise à répondre à l’un des freins régulièrement identifiés par les opérateurs : l’accès aux assiettes foncières adaptées aux standards touristiques.
Les projets validés couvrent des segments variés, allant du littoral aux zones sahariennes, en passant par les régions montagneuses. Cette diversité géographique répond à la volonté de ne pas concentrer l’activité sur un seul type de tourisme, tout en valorisant des ressources déjà identifiées. À ce stade, aucune donnée chiffrée n’a été avancée concernant la capacité d’accueil future ou l’impact sur la fréquentation, ces éléments devant dépendre du rythme effectif de réalisation des projets.
En s’appuyant sur des financements ciblés et une offre foncière structurée, l’Algérie cherche à modifier son positionnement touristique régional. Les décisions annoncées traduisent une orientation claire vers une montée en capacité progressive, conditionnée à la concrétisation des projets validés et à l’attractivité réelle des dispositifs proposés aux investisseurs.



