Editorial

Le G13, la vraie fausse opposition

Le microcosme politique est secoué depuis quelques jours par les sorties fracassantes , essentiellement médiatiques de ce qu’on appelle le G13. Il y a eu le fameux meeting de Glazoué , diffusé à profusion par une certaine chaîne de télévision qui nous a pas habitués à ça et où des propos aigre –doux ont été proférés à l’endroit du premier magistrat. Il a été essentiellement question d’un accord de législature qui n’aurait pas été respecté par le tenant du pouvoir( Tiens ! C’est la première fois qu’on en entend parler !) Avant cela , il y a eu la publication , toujours par voie de presse, des fameuses questions adressées au président de l’Assemblée Nationale , questions qui devaient déboucher , selon une certaine presse, sur sa destitution. Rien moins que cela ! Puis, il y a eu cette interview publiée en manchette par un confrère et annoncée comme le reportage d’une conférence de presse où le premier questeur de l’Assemblée Nationale n’est pas allé du dos de la cuillère pour dénoncer la dérive dictatoriale du pouvoir Yayi.

Le clou a été enfoncé en fin de semaine dernière par la conférence de presse co-animée par trois des membres du G13, conférence au cours de laquelle, la procédure de désignation des représentants du parlement à la Cour constitutionnelle a été dénoncée. Ainsi, il n’y a pas de doute, le débat politique s’anime et les acteurs des médias que nous sommes ne peuvent bouder leur plaisir. Cela fait longtemps que nous nous inquiétons du silence assourdissant de la classe politique devant ce que nous avons appelé le retour inacceptable au" monolithisme et la restauration rampante d’une forme de culte de la personnalité".(cf La nouvelle Tribune n°1359 du lundi 21 janvier 2008 ). Le G13 nous réconcilie avec cet article de la loi fondamentale de notre pays qui prescrit aux partis politiques d’animer le débat politique. Cela nous change du feuilleton de mauvais goût réparti sur toutes les chaînes de télévision" en contrat "avec le gouvernement des audiences et sorties intempestives du chef de l’Etat sur les chantiers de constructions des villas , autoroutes et autres échangeurs, et de la diffusion en boucle, fastidieuse (pour les téléspectateurs qui n’ont pas le choix des chaînes cryptées) des séminaires, colloques et autres activités des ministères .

Cependant , on ne peut s’empêcher de s’interroger sur les vraies motivations du G13 , sur sa volonté affichée de secouer le cocotier de la restauration rampante de la pensée unique et d’une certaine forme d’autocratie et surtout sa capacité à résister aux sirènes du pouvoir. Il est aisé en effet de résumer leurs griefs en deux ou trois principaux points qu’un pouvoir qui n’est pas encore fou et qui sait ce que c’est qu’appâter l’opposition veut dire, n’aurait aucune peine à satisfaire  : Yayi n’aurait pas respecté l’accord de législature dont personne n’avait jamais entendu parler auparavant. Le G13 précise , un rien pernicieux , que ses membres n’ont jamais été consultés lors des remaniements ministériels. Le G13 n’entend pas cautionner la volonté manifeste du pouvoir de constituer une liste unique pour les communales. Nulle part, les membres du G13 n’ont parlé des souffrances quotidiennes des populations en proie aux grèves perlées des enseignants, à la pénurie du ciment et au renchérissement des produits de grande consommation. Nulle part ! Rien que les promesses non tenues…. envers eux ! Et alors ? Si devant leur refus catégorique de céder à la liste unique, le tenant du pouvoir se ravisait, décidait de leur laisser leurs fiefs respectifs, leur seul instrument de marchandage politique, et leur demandait de retourner à la "rivière nourricière", pour prendre leur part oubliée du gâteau national , auraient-il tous et chacun le courage de continuer à dire non ?

Quand on prend ce groupe hétéroclite collectivement et individuellement, la réponse à la question ci-dessus coule de source. Faut –il rappeler à ceux qui l’auraient oublié que c’est ce

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