Résistance aux antibiotiques : pour l’OMS, la plus grande menace

DG OMS (photo de Valentin Flauraud / EPA)

La résistance aux antibiotiques est devenue une des plus graves menaces pour la santé publique mondiale, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Ce phénomène, aussi appelé résistance aux antimicrobiens (RAM), survient lorsque bactéries, virus, champignons et parasites ne répondent plus aux médicaments destinés à les éliminer. Cette résistance entraîne une augmentation de la morbidité, de la propagation des infections et des décès. Les causes principales de la RAM incluent l’usage abusif et excessif d’antibiotiques dans le traitement des êtres humains, ainsi que dans les secteurs vétérinaire et agricole. Face à cette crise, l’OMS a mis à jour sa liste des agents pathogènes prioritaires, qui guide la recherche et le développement de nouveaux traitements.

Selon l’OMS, la dernière liste des agents pathogènes prioritaires pour 2024 met en lumière la nécessité de concentrer les efforts de recherche sur des bactéries particulièrement résilientes et dangereuses. Les agents pathogènes critiques incluent des bactéries à Gram négatif, qui montrent une résistance alarmante aux antibiotiques de dernière instance, et le Mycobacterium tuberculosis résistant à la rifampicine. Ces micro-organismes posent un risque élevé non seulement en raison de leur prévalence et de leur capacité à propager la résistance, mais aussi parce qu’ils compromettent l’efficacité des traitements actuels, mettant ainsi en péril les progrès de la médecine moderne.

Publicité

Parmi les agents pathogènes hautement prioritaires, on trouve Salmonella et Shigella, qui continuent de causer de graves problèmes de santé dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. De plus, des bactéries comme Pseudomonas aeruginosa et Staphylococcus aureus sont fréquemment rencontrées dans les hôpitaux et autres établissements de santé, où elles provoquent des infections nosocomiales sévères. Ces agents demandent une attention particulière pour réduire leur impact dans ces environnements vulnérables.

D’autres bactéries telles que Neisseria gonorrhoeae et Enterococcus faecium, également classées comme hautement prioritaires, sont connues pour leur résistance à plusieurs classes d’antibiotiques, ce qui rend les options de traitement limitées et complexifie la lutte contre les infections persistantes. La recherche ciblée et les interventions de santé publique sont donc essentielles pour contrôler leur propagation.

Enfin, la liste de 2024 inclut également des pathogènes comme les streptocoques des groupes A et B, nouvellement classifiés comme étant de priorité moyenne, mais qui nécessitent néanmoins une surveillance accrue. Ces agents pathogènes sont particulièrement préoccupants chez les populations vulnérables telles que les enfants et les personnes âgées, et dans les contextes où les ressources de santé sont limitées. L’OMS souligne l’importance d’une approche globale de la santé publique pour combattre la RAM, en mettant l’accent sur l’accès universel à des interventions de prévention, de diagnostic et de traitement de qualité et abordables.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité