Drame au Mali: plusieurs morts dans l’effondrement d’une mine d’or

PHOTO LUIS TATO, ARCHIVES AFP

Le Mali, une nation riche en ressources minérales, fait face aujourd’hui à un tragique événement qui souligne les risques inhérents à l’exploitation minière artisanale. Depuis l’ascension au pouvoir du colonel Assimi Goïta, le pays s’efforce de réorganiser sa filière minière, notamment par des mesures visant à mieux encadrer les activités et à maximiser les retombées économiques de ces précieuses ressources. Toutefois, malgré ces efforts, l’orpaillage demeure une pratique périlleuse, surtout pour les mineurs artisanaux qui opèrent dans des conditions souvent précaires.

Le dernier incident en date a eu lieu ce samedi 8 juin au site d’orpaillage de Faranida, dans la commune de Kalana, région de Bougouni. Un effondrement soudain d’un tunnel a coûté la vie à une vingtaine de jeunes mineurs. La tragédie a frappé en pleine nuit, un moment où la terre, déstabilisée, a emporté avec elle l’espoir et les rêves de nombreux jeunes. Ces derniers, âgés pour la plupart de moins de 20 ans, cherchaient à extraire quelques grammes d’or pour subvenir aux besoins de leurs familles. Originaires non seulement du Mali mais également de pays voisins tels que le Burkina Faso, la Guinée et la Côte d’Ivoire, ils témoignent de la nature transfrontalière de l’orpaillage dans la région.

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Au-delà de la perte immédiate de vies humaines, ce type d’incident met en lumière les conditions extrêmes auxquelles sont confrontés les mineurs artisanaux. Sans équipements adéquats ni mesures de sécurité suffisantes, ils s’aventurent sous terre sur des sites où le risque d’éboulement est permanent. Malgré la présence d’acteurs internationaux comme l’entreprise canadienne Endeavour, qui exploite légalement une mine d’or dans la zone avoisinante, le contraste entre l’exploitation industrielle et artisanale est frappant, soulevant des questions sur l’équité et la sécurité dans le secteur minier.

La réaction des autorités maliennes et des organisations telles que la Fédération nationale des orpailleurs du Mali (Fenom) sera cruciale pour prévenir de futures tragédies. Il est impératif d’améliorer la réglementation et de fournir un encadrement plus strict de l’orpaillage artisanal, afin de garantir des conditions de travail sécuritaires et de préserver la vie des mineurs.

Cette catastrophe souligne également l’urgence de développer des alternatives économiques viables pour les jeunes dans ces régions. Sans autres perspectives d’emploi, nombreux sont ceux qui continueront à risquer leur vie, attirés par la promesse de l’or. La mise en place de programmes de formation et de création d’emplois pourrait offrir des solutions durables, réduisant ainsi la dépendance à l’orpaillage et améliorant la stabilité économique et sociale de la région.

La réorganisation de la filière minière au Mali doit donc être poursuivie avec vigueur, en tenant compte des réalités du terrain et en priorisant la sécurité et le bien-être des populations locales. C’est à ce prix que le Mali pourra pleinement bénéficier de ses ressources sans sacrifier ses jeunes citoyens au nom de l’or.

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