La polémique déclenchée par les propos tenus par Mariam Chabi Talata, la vice-présidente du Bénin continue de susciter des réactions. Le parti d’opposition « Les Démocrates » a saisi la Cour constitutionnelle le 17 juin 2024, remettant en cause la légalité de ses déclarations qui suggéraient la possibilité d’un troisième mandat pour l’actuel président Patrice Talon.
Le parti d’opposition Les Démocrates joint l’acte à la parole. Après avoir dénoncé les propos de l’actuelle vice-présidente du Bénin au cours de la tournée gouvernementale de reddition de compte, le parti de l’ancien président Boni Yayi a déposé un recours contre Mme Talata à la cour Constitutionnelle hier lundi.
Au Bénin, la constitution de 1990 révisée en 2019, limite strictement le nombre de mandats présidentiels à deux. Les « Démocrates » affirment que les déclarations de Chabi Talata sont une atteinte grave à cet ordre constitutionnel. Ils accusent la vice-présidente de ne pas respecter les articles 23, 34 et 42 de la constitution, qui imposent aux dirigeants de respecter et de faire respecter la constitution en toutes circonstances.
« Evoquant l’éventualité d’un troisième mandat pour le président Patrice Talon dont la fin de son second mandat et dernier mandat constitutionnel est pour le 23 mai 2026, la vice-présidente a non seulement violé les dispositions de l’article 42 nouveau de la constitution précité, mais également les dispositions de l’article 34 de la constitution du 11 décembre 1990 qui précisent : »tout citoyen béninois, civil ou militaire, a le devoir sacré de respecter, en toutes circonstances, la Constitution et l’ordre constitutionnel établi ainsi que les lois et règlements de la République » », précise le parti dans son recours.
Pour rappel, la vice-présidente avait déclaré: « J’ai beaucoup apprécié l’intervention de la femme qui est à côté et qui a dit qu’au niveau d’Allada, il vous manque des routes. Vous n’en avez pas suffisamment, mais elle a ajouté quelque chose. Si Talon ne fait pas cette route, s’il le faut, on va le ramener pour un 3è mandat… Cela veut dire qu’elle sait qu’en-dehors de Talon et de son équipe au Bénin, c’est rare de trouver des bâtisseurs… ». Ces paroles, prononcées par Chabi Talata, sont perçues comme une « menace directe à la démocratie et à l’intégrité constitutionnelle du Bénin ».
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