Maghreb: 60 ans après sa disparition, cette espèce sacrée est réintroduite

Crocodile sacré du Maroc. Photo : DR

Une initiative audacieuse et sans précédent en Afrique marque le retour d’une espèce emblématique sur le sol marocain. Soixante ans après avoir disparu de la région, le crocodile sacré fait son grand retour au Maroc, grâce à une opération de réintroduction soigneusement orchestrée.

Seize crocodiles sacrés, élevés à l’aquarium Aquatis de Lausanne en Suisse, ont été transférés vers le CrocoParc d’Agadir. Cette relocalisation, survenue mercredi soir, représente une étape cruciale dans la sauvegarde de cette espèce en danger critique d’extinction. Selon les estimations, il ne resterait plus que 3.500 à 5.000 individus de cette espèce à travers le monde. Michel Ansermet, directeur d’Aquatis, décrit ces crocodiles comme ayant un caractère relativement docile, les rendant ainsi moins agressifs que les redoutés crocodiles du Nil.

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Le projet de réintroduction se déroule en deux phases distinctes. Dans un premier temps, les seize jeunes crocodiles, mesurant entre 42 centimètres et 1,06 mètre, seront hébergés dans un bassin spécialement aménagé à Agadir. Ils y resteront jusqu’à atteindre une taille de 1,30 à 1,40 mètre, période durant laquelle ils s’adapteront progressivement au climat marocain et apprendront à survivre de manière autonome.

Ensuite, à partir de mai 2025, une partie de ces crocodiles sera maintenue au CrocoParc pour constituer un noyau reproducteur, tandis que les autres seront relâchés dans leur habitat naturel, notamment dans des gueltas situées au sud du Maroc. Ces trous d’eau dans le désert du Sahara offriront un refuge essentiel pour ces reptiles.

L’opération ne s’arrête pas là. Le Maroc a déjà exprimé son intérêt pour les futures pontes de ces crocodiles, en vue de renforcer davantage cette population. En parallèle, Aquatis collabore également avec la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, qui envisagent eux aussi la réintroduction de ces crocodiles sur leur territoire, tout en explorant des opportunités d’échanges génétiques pour diversifier les populations.

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