Nucléaire: la France se prépare à une petite révolution

Image de Pete Linforth from Pixabay

Le contexte géopolitique mondial, marqué par les tensions et conflits, notamment la guerre en Ukraine, et les sanctions contre la Russie ainsi que les impératifs de la transition énergétique, remettent en lumière le rôle crucial du nucléaire. L’incertitude sur l’approvisionnement en hydrocarbures renforce cette tendance, poussant plusieurs pays, dont la France, à repenser leur stratégie énergétique.

Renouveau nucléaire en France

Au cœur de cette dynamique, une innovation notable se profile : les petits réacteurs modulaires (PRM ou SMR en anglais). Une start-up parisienne, Jimmy Energy, envisage de déployer ces unités moins polluantes et à faible émission de CO2 dans l’Hexagone à destination des entreprises. L’entreprise a ciblé le site industriel de Cristanol, producteur d’alcool et de bioéthanol, pour y installer son premier SMR. D’une capacité de 10 mégawatts, ces réacteurs offriraient une solution de chaleur décarbonée, se substituant aux brûleurs à gaz traditionnels. L’objectif affiché est de fournir une énergie plus propre à des industries lourdes comme la chimie, la sidérurgie ou la verrerie, encore largement dépendantes des énergies fossiles.

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Un marché en expansion

L’initiative de Jimmy Energy s’inscrit dans un contexte où plus de 80 projets de mini-réacteurs sont en cours à l’échelle mondiale, avec la Russie et la Chine déjà en phase opérationnelle. Ces innovations répondent à des besoins spécifiques de décarbonation, surtout dans des zones où les grandes infrastructures nucléaires ou les énergies renouvelables ne seraient pas adaptées.

En France, le projet pourrait révolutionner l’approvisionnement en chaleur bas carbone, offrant une alternative viable au gaz, dans un secteur industriel qui représente une part importante des émissions de gaz à effet de serre nationales.

Enjeux et perspectives

Si le projet de Jimmy Energy aboutit, il pourrait marquer une étape significative dans la réduction de l’empreinte carbone de l’industrie française. Toutefois, la réussite de ce projet dépendra de l’approbation réglementaire et de l’acceptation publique, dans un contexte où le nucléaire, malgré ses avantages en termes d’émissions, suscite toujours des débats passionnés.

La mise en œuvre de ces nouvelles technologies nucléaires en série soulève également des questions de sûreté et d’efficacité économique, que l’ASN s’est engagée à examiner scrupuleusement. Ainsi, cette initiative pourrait non seulement transformer le paysage énergétique français mais aussi influencer les politiques énergétiques à l’échelle mondiale, promouvant une approche plus durable face aux défis climatiques actuels.

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