RDC: 150 morts depuis le début du mois au Nord-Kivu

Armée RDC (Crédit: Benoit Almeras, PNUD, Septembre 2013.)

La violence déchire une fois de plus le Nord-Kivu, région troublée de l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Depuis le début du mois de juin, les attaques se multiplient et le bilan s’alourdit, atteignant près de 150 victimes. Ce tragique comptage met en lumière l’escalade des hostilités orchestrées par les Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe affilié à l’organisation Etat islamique.

Les ADF, originaire de l’Ouganda, ont émergé dans les années 1990. Formé initialement par des opposants au régime du président Yoweri Museveni, ce groupe rebelle s’est transformé en une menace transfrontalière. En 2019, les ADF ont prêté allégeance à l’État islamique et sont désormais présentés comme sa « province d’Afrique centrale« . Actifs principalement dans l’est de la RDC, ils sont responsables de nombreuses attaques contre des civils, faisant d’eux l’une des principales sources d’insécurité dans la région.

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Au début de juin, la recrudescence des violences est palpable. Le bilan des victimes civiles s’élève à près de 150 personnes, selon les données recueillies par les autorités locales et la société civile. La région de Beni, notamment, a été le théâtre d’une atrocité particulière où, du 1er au 11 juin, une quinzaine d’attaques ont été revendiquées par l’État islamique. Léon Siviwe, responsable administratif local, rapporte que les victimes de ces attaques sont presque exclusivement des civils, confirmant la brutalité et l’arbitraire de ces assauts.

Les témoignages des survivants et les rapports des autorités indiquent que les ADF ne se contentent pas de semer la terreur au Congo ; ils ont également étendu leurs actions meurtrières en Ouganda, perpétuant ainsi un cycle de violence régional. Face à cette escalade, les autorités de Beni ont lancé un appel urgent au gouvernement central, demandant un soutien accru pour contrer cette menace grandissante.

La situation actuelle en Nord-Kivu pose des défis majeurs tant sur le plan humanitaire que sécuritaire. Les conséquences de ces attaques sont dévastatrices : des familles déplacées, des communautés éclatées et une instabilité persistante qui entrave les efforts de développement et de paix. Si le gouvernement congolais et la communauté internationale ne parviennent pas à coordonner efficacement leurs efforts pour restaurer la sécurité, le Nord-Kivu pourrait s’enfoncer davantage dans une crise humanitaire aux répercussions encore plus larges.

En somme, la montée en puissance des ADF et leur affiliation avec des groupes terroristes globaux représentent une menace sérieuse non seulement pour la sécurité du Congo mais aussi pour celle de toute la région. La réponse à cette crise devra être aussi complexe et robuste que les défis qu’elle présente.

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