Les conducteurs entre menaces et apaisement
Les véhicules administratifs étaient tous bloqués au garage hier dans tous les ministères et autres services publics. Des ministres, des directeurs et cadres ont vu les clés de leurs véhicules de services déposées sur leur table. « La motion est suivie à cent pour cent. J’encourage mes militants et leur demande de ne céder à aucune pression » affirme Marius Aplogan, secrétaire général du Synacovab. Les conducteurs de véhicules administratifs observent ainsi la grève d’avertissement lancée par leur syndicat le 22 Février dernier à Cotonou. Mais très tôt dans la matinée d’hier des cadres du ministère de la santé ont proféré des menaces à certains conducteurs qui s’obstinaient à démarrer les véhicules. D’autres ont fait appel à des conducteurs non employés d’Etat pour les substituer. « Cela est contre la loi. Les véhicules administratifs sont normalement conduits par les conducteurs agents permanents de l’Etat ou les contractuels de l’Etat » déclare un membre du bureau du syndicat.
En prélude à cette grève d’avertissement, le Synacovab avait organisé une marche de protestation, il y a deux semaines sur le ministère du travail et de la fonction publique. Elle visait à dénoncer le silence des autorités face aux maux dont souffre cette corporation. Le syndicat revendique surtout la révision du décret 2007-155 du 03 Avril portant régime des frais de mission de l’intérieur en modifiant ceux des conducteurs administratifs et son délai de paiement. Ce décret, selon le secrétaire général, Marius Aplogan est mal appliqué. « Quand nous faisons deux jours de mission, nous percevons tardivement les primes d’une journée et nous prenons un seul repas », dénonce-t-il. Pire, « Nous dormons dans les véhicules pendant que les patrons ou ceux que nous amenons en mission se reposent tranquillement dans des chambres climatisées » .