Décès de Monseigneur Lucien Monsi Agboka

Un grand serviteur de Dieu et des hommes s’en est allé
Le décès  de Monseigneur Lucien Monsi Agboka survenu ce dimanche est un triste évènement qui sonne la fin d’un riche parcours terrestre.  La diocèse d’Abomey et tout le Bénin pleureront pour longtemps  ce grand homme de Dieu  et ce prélat si proche des hommes.

Monseigneur Lucien Monsi Agboka n’est plus. A  82 ans, le prélat a rejoint  depuis dimanche dernier l’éternité, des suites d’une longue maladie. On  le savait vraiment malade, mais loin de croire que  ce grand serviteur de Dieu et des hommes allait partir  de façon inattendue.  L’annonce de sa mort  a attristé beaucoup de Béninois qui l’ ont connu   et aimé. Les mêmes  mots reviennent sur  toutes les lèvres « C’était un  vrai  disciple de Dieu !! », «C’était un homme qui  vit pour les autres, qui aime servir infiniment son prochain »
Originaire d’Agoué, ville frontalière entre le Bénin et le Togo, Lucien Monsi Agboka, s’était rendu célèbre au Bénin et en Afrique  grâce à ses œuvres charitables et  sociales en faveur des couches vulnérables de la société. Dans le département du Zou où il a longtemps servi, les témoignages abondent dans le même sens. Une seule phrase les résume, « Beaucoup de femmes, autrefois petites filles  déshéritées lui doivent aujourd’hui leur émergence et leur épanouissement social » Le prélat,  tout au long de son mandat à la tête  de la diocèse d’Abomey,  a construit de nombreux foyers d’accueil pour l’hébergement des jeunes élèves et apprentis ouvriers dans tout le Zou.
 L’idée  de se mettre résolument au service des personnes démunies  vient d’une scène qu’il  racontait souvent, de son vivant. Une scène qu’il aurait  autrefois  vécue  dans  la rue et qui l’a profondément marquée. Un évènement  plutôt triste  : un élève venait de se faire vider par son propriétaire pour non paiement de loyer… Une éjection pour le moins  sévère, avec cahiers, livres et vêtements directement jetés à la rue.  Monseigneur Agboka  a bien sûr récupéré le malheureux garçon, mais une autre  idée venait de germer dans son esprit : construire autant de foyers que possible afin d’éviter pareille mésaventure aux nombreux autres garçons désireux de poursuivre leurs études à Abomey.  Tout le Zou   est redevable  aujourd’hui   à   cet homme qui n’est pourtant pas fils du terroir. Expression  d’un patriotisme à outrance qui caractérisait le  prélat ; il se  voulait toute sa vie, ardent défenseur des droits de l’homme, des femmes et des enfants, surtout en situation difficile.  Il fut même partie des précurseurs de l’actuel code des personnes et de la famille en vigueur et  a travaillé ardemment aux côtés des  acteurs de la société civile et des institutions politiques pour sa concrétisation. Ses œuvres sociales  combien  inestimables  témoignent de   son amour profond pour  l’homme et  pour sa patrie qu’il a  tant contribué  à faire grandir dans la foi divine.Christian  Tchanou.

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Encadré
Un parcours peu ordinaire!
Originaire d’Agoué, Lucien Monsi Agboka vit le jour le 03 juin 1926. Il commença ses études à l’école Notre Dame de Cotonou en 1934. Grâce au Père  Poidevineau, fondateur de l’église  St  Michel de Cotonou, il fit son entrée au petit clerc le 1er avril 1940. C’est là qu’il rencontra celui  qui deviendra plus tard son confrère dans l’épiscopat, Mgr Nestor Assogba. Après onze ans au petit Séminaire de Ouidah (de 1943 à 1954), il fut envoyé à Rome par le responsable de ce petit séminaire pour la poursuite de ses études. Là, il fut ordonné prêtre avec Mgr Assogba et Père Alfred Quenum par Mgr Sigizmondi le 21 décembre 1957. De retour au Bénin le 06 septembre 1958, il est affecté à Bohicon le 1er octobre 1958 comme vicaire. De 1960 à 1962, il va assumer la tâche de professeur et de préfet de discipline au collège Père Aupiais. Il est ensuite affecté à la direction des œuvres avant d’être nommé évêque et sacré le 18 Avril 1963, puis intronisé à Abomey le 21 juillet de la même année. Et il y restera jusqu’en 2003.  Appelé à faire valoir ses droits à la retraite, le prélat  se retira depuis le 25 janvier 2003 à    Ouidah, sa ville natale,  dans un coin magnifique… La mer à 200 mètres, la lagune à 6 mètres, et lui, au milieu… Ce domaine appartenait autrefois à son père, installé dans la région de Djègbadji pendant la période coloniale.

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