Démission de Reinhardt Fabisch

Cinq  mois  de  gâchis  pour les Ecureuils
Le  sélectionneur national   Reinhardt Fabisch  a, depuis la semaine  dernière, démissionné de  la tête  des  Ecureuils du Bénin. Son   séjour   n’aura donc  duré que  cinq  mois, qui constituent une perte pour le football national.

Dans  une  correspondance  adressée  le  week-end dernier  au ministère  de la Jeunesse  des  sports et loisirs ,  Reinhardt Fabisch, pour, dit-il, des raisons de santé, l’informe qu’il ne peut rester plus longtemps au chevet  des  Ecureuils  du  Bénin. La démission   de  Fabisch   n’étonne personne. Ce dernier   n’est plus  en odeur de  sainteté  auprès des  supporters  et de la grande  majorité  des  membres  de  la  Fédération béninoise  de  football (Fbf), au nombre desquels ceux qui avaient travaillé à son recrutement forcé.On se demande alors réellement  ce qu’il a  pu  apporter  au football béninois. Pas grand chose, puisqu’il  n’ a fait que   continuer   le travail déjà abattu par d’ autres  personnes, tels que Edmé Codjo , Wabi Gomez son  adjoint et Fortuné  Glèlè. D’aucuns diront à tort ou à raison que le temps et les circonstances n’ont pas joué en sa faveur. En outre, le  plan   de  préparation qu’il   a élaboré  pour les éliminatoires jumelées  Can/  Mondiale 2010, a en  cours du  chemin  montré  ses   limites dans son application. Soit  du fait de son manque de dynamisme, soit de la mauvaise volonté de certains dirigeants du football à l’accompagner dans sa mise en œuvre.
A moins de   quarante  ( 40)  jours   du  match  Angola # Bénin   à  Luanda,   comptant pour la  première journée  des  éliminatoires  conjointes   de   la  Coupe d’ Afrique des  Nations ( Can) / Coupe du Monde 2010,  le Bénin continue  de  baigner   dans une improvisation monstre   et une navigation  à  vue  dans  la  gestion   de  l’ équipe nationale. Au moment  où les  Angolais préparent l’ échéance de juin prochain contre  les  Ecureuils, les  Béninois de  leur   côté  doivent se mettre à  chercher  un nouvel  entraîneur pour remplacer  Reinhardt Fabisch.   Le moins  qu’on puisse  dire est que tous  ceux qui ont milité  pour l’arrivée   de  Fabisch  au  Bénin  sont responsables  de la  situation  actuelle.
Roland Affanou  

Encadré
Recourir  à  Wabi  Gomez   et Fortuné Glèlè ou Edmé Codjo

L’arrivée   de  Reinhardt Fabisch   au   Bénin  a suscité  une immense    joie au sein du public  sportif    béninois.  Mais  après  quelques   mois de  présence  à la   tête   des  Ecureuils  du Bénin , tous les  espoirs  ont été  déçus.  N’a-t-on  pas eu tort   d’avoir  mis à l’ écart  le  collectif   des  entraîneurs dirigé par  Wabi  Gomez   qui a  réussi à qualifier  la sélection nationale  pour la 26ème  édition de la Coupe d’ Afrique   des  Nations  ( Ghana) 2008 ? Certes,  puisque  ce  collectif  d’entraîneurs, même s’il  est  limité   dans certains domaines  , a pu apporter à l’équipe nationale un esprit de  groupe ,de l’ harmonie ,un  moral  de gagneur et de la détermination. Les faits donnent  raison à ceux  qui veulent qu’on garde  Wabi Gomez et  Fortuné  Glèlè. Aujourd’hui  où  Fabisch  n’est plus  sélectionneur et que   le temps  presse. On  fera certainement appel  aux  valeurs  locales. Wabi  Gomez  étant en convalescence, il est fort probable que  Edmé Codjo  soit remis en selle et forme un  duo  avec  Fortunée  Glèlè   pour  conduire les  Ecureuils   pour les éliminatoires conjointes de  la  Can/Mondiale 2010.  à défaut, si l’on doit recruter un nouvel entraîneur expatrié, que l’on veille à mettre à l’écart ces aventuriers,  qui se disent managers dont ne sait quoi, et qui constituent aujourd’hui toute la plaie  à la tête de la gestion du football national.                                                                                                                                              Encadré 1

Reinhardt Fabisch : Un excentrique chez les Ecureuils (Bénin)

« Anjorin Moucharafou ,le fantasque président de la Fédération béninoise de football,a réussi  la gageure d’ embaucher ,comme  sélectionneur  des Ecureuils, Reinhardt  Fabisch ,l’aventurier allemand qui,depuis vingt ans,collectionne ;les « exploits »sur le continent.
 Ancien joueur du Borussia de Dortmund (Allemagne), il débarque en 1987  au Kenya pour y diriger la sélection nationale, les Harambee Stars. Après un court passage à Oman  et au Népal, il est nommé, en 1991, à la tête  de  l’équipe  du Zimbabwe où il accumule les extravagances. Surexcité, Fabisch  multiplie provocations  et excentricités .En 1991,lors d’ un match  opposant les Lions  Indomptables du  Cameroun au  Zimbabwe,l’extravagant  sélectionneur  n’a pas hésité  à s’en prendre  aux arbitres. Furieux qu’un juge  de ligne ait signalé en position de  hors-jeu  l’un de ses attaquants, il s’élance  vers lui et  lui glisse  dans la main une liasse  de billets!Résultat : un an   de  suspension  et une  amende équivalent  à 3000 euros. Fabisch  retrouvera l’ équipe  du Kenya  en 1997.Mais  lors  des éliminatoires de la Can1998,l’Allemand  fait  de  nouveau  des siennes  et écope de deux années de suspension  pour avoir jeté,lors d’un match ,une bouteille d’eau  sur un arbitre assistant.
Après être passé par le Qatar, le Guatemala, puis les Emirats  arabes  unis, l’entraîneur globe-trotter atterrit, en décembre  dernier, à Cotonou: «Les Ecureuils peuvent réussir un miracle au  Ghana, a-t-il déclaré. Si tout le peuple béninois reste uni  derrière son équipe»
 
Source:Jeune Afrique  N°2454 du 20au 26 janvier 2008.

Laisser un commentaire