Les nombreuses mesures infructueuses du ministère du commerce
La cherté de la vie qui sévit désormais dans plusieurs pays d’Afrique et du monde ne laisse pas indifférente le gouvernement de Boni Yayi, qui à travers son ministère du commerce, prend des mesures successives depuis des mois. Mais tout porte à croire que ces mesures demeurent impuissantes face à la flambée galopante des prix des produits de première nécessité sur les marchés locaux.
La question se pose partout et nombreux sont les béninois qui disent ne plus accorder de crédit aux dites mesures Les plus récentes ont été annoncées au dernier conseil des ministres et suscitent déjà interrogations.
En effet, en approuvant un compte rendu dit d’étape du ministre de l’industrie et du commerce relatif à la mise en œuvre des mesures contre la flambée des prix des produits de grande consommation, le Conseil a décidé de reconduire pour une période de trois (03) mois à compter du 1er avril 2008, les mesures d’allègements fiscaux et douaniers pour les produits ci-après : le riz ordinaire blanchi 25 % de brisure, le blé, la farine de blé, le fer à béton, le ciment, le clinker et les produits pétroliers. Précision de taille : les prix de ces produits continueront en conséquence de faire l’objet d’homologation de la part des pouvoirs publics. Ainsi, le ministère du commerce se montre très préoccupé par la situation. Le résultat demeure cependant négatif sur le terrain. Les prix n’ont de cesse d’augmenter et une certaine anarchie règne même dans leur fixation au point où l’on se demande s’il existe encore des structures de contrôle et de fixation des prix des produits vendus au Bénin. On se souvient qu’au début de la crise, le ministère du commerce avait même annoncé la mise sur pied des équipes d’inspection qui parcouront régulièrement tous les marchés du pays pour faire respecter les prix officiels retenus. Qu’en est-il aujourd’hui ? Silence radio.
Si l’on s’en tient même aux dernières mesures qui insistent sur les allègements fiscaux et douaniers pour certains produits, l’on a l’impression que le ministère du commerce semble négliger les nombreuses difficultés liées à leur mise en œuvre dans un pays comme le Bénin où la douane demeure un nid de corruption et de fraudes de tous genres. Ce qui nécessite donc que de telles mesures soient accompagnées d’actions hardies et concrètes clairement définies pour barrer la voie à tous comportements contraires. Mieux encore, il serait responsable et plus objectif de faire d’abord le bilan des premières mesures avant d’enclencher de nouvelles.
Christian Tchanou