Interpellation de Yayi par la société civile

L’expression d’une exaspération généralisée
Le gouvernement du président Boni Yayi est sous les feux nourris des partis politiques et de la société civile depuis quelques jours. La cause : son manque d’entrain à mettre à la disposition de la Cena les moyens financiers et techniques  nécessaires à l’organisation des élections municipales et communales du 20 avril 2008. 

En l’espace de 72 heures, les partis politiques sont montés deux fois au créneau. Société civile et partis politiques, à travers conférence de presse et déclarations,  ont  manifesté leur désapprobation face à la lenteur qui caractérise le gouvernement dans la mise à disposition des moyens financiers, techniques et matériels au profit de la Cena qui a en charge l’organisation des élections municipales et communales du 20 avril 2008. S’il est aisé de situer la réaction des partis politiques contre le gouvernement dans le cadre des combats qu’ils se livrent dans l’arène politique, il est cependant préoccupant  que la société civile monte aussi le ton. En effet, les partis politiques notamment le G4, le G13 et Forces clé ont par deux fois interpellé le gouvernement qui a sans cesse compliqué la tâche à la Commission électorale nationale autonome (Cena) depuis l’amorce du processus électoral. Au nombre de ces griefs portés contre le gouvernement, on note l’abattement sauvage du budget initial de la Cena, les décaissements à compte-goutte, la mise à disposition de motos usagées et inutilisables et bien d’autres peaux de banane insidieusement glissées  à l’organe électoral le long du parcours. Toutes ces embûches ont réveillé  les partis politiques opposés au gouvernement. Ils ont décelé à travers ces manœuvres   la volonté manifeste du gouvernement de ne pas financer les élections afin qu’elles se tiennent à bonne date. La société civile quant à elle, discrète, muette et presque inexistante   depuis l’avènement du régime du changement qu’elle a fortement soutenu, est sortie de sa léthargie. Bien que fragilisée par l’entrée d’un de ses membres  au gouvernement,  cette dernière, autrefois porte-voix des populations a, par l’entremise de certains jeunes animateurs, interpellé le gouvernement afin qu’il honore ses engagements constitutionnellement établis. Cependant, il faudrait que ces partis politiques qui dénoncent aujourd’hui avec véhémence le comportement peu orthodoxe du  gouvernement en place n’oublient pas qu’ils auront l’opportunité un jour d’accéder au pouvoir. Dès lors, ils se doivent de ne pas imiter les acteurs d’aujourd’hui au risque de compromettre la démocratie béninoise.
 
Benoît Mètonou

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