Au cœur de la tradition

/food/kpezin.jpg » hspace= »6″ alt= » » title= » » border= »0″ style= »float: right; » />Le Kpézin ou la jarre tambour

Fabriqué avec de la jarre faite en argile, du cerceau de bois et de fer, du «Hounssikan», de la peau de jeune biche, le Kpézin est une caisse de résonance à long col et à base ronde. Il s’agit d’un tambour très ancien recouvert de vannerie à brins tissés.

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Il repose sur un coussinet en écorce de bananier fixé par quatre ligatures en écorce de palmier. Il en existe sous deux formes: le «kpézinnon» grand de taille et le «kpézinvi» de taille petite.
Le Kpézin intervient dans de nombreux folklores comme le «chokoto», «zinli», «aglindjin», «affahoun», «azilihoun» qui servaient à la fois lors des rites agraires, des purifications des marchés et places publiques et pour les mariages, les fêtes et les diverses réjouissances populaires. C’est un tambour que l’on retrouve essentiellement chez les groupes socio-culturels fon, goun, mahi, aïzo, adja, péda du sud du Bénin. D’après des sources historique, le kpézin faisait déjà partie de l’orchestre «adjohoun» emporté d’Allada par Dakodonou, premier roi du Danhomê, qui mourut en 1645. Cet orchestre était composé, en plus de deux kpézin, d’un gong et de deux à quatre castagnettes et servait pendant les fêtes funéraires royales. Il était également l’un des tambours de l’orchestre «atcha», adopté par le roi Glèlè du même royaume et qui servait à donner des concerts devant le palais.
Franck Gérard Kounou, qui a fait des recherches scientifiques sur le tambour écrit: «Dans la vie culturelle, le kpézin joue un rôle d’accompagnement. Il est utilisé dans les danses locales lors des fêtes de réjouissances ou des cérémonies funèbres. Il est accompagné du «zinli», une musique du centre du Bénin, pour divertir les parents en deuil. La plupart du  temps, il est joué sous un arbre.» Du coup, il attire un public nombreux en quête de fantasmes. Celui-ci très sympathique,  gesticule, claque les mains pour exciter les musiciens qui jouent admirablement cet instrument fabriqué avec ingéniosité. Le Kpézin est «toujours posé debout lorsqu’il est au repos».
Comme les nombreux instruments de musique, il subit en milieu traditionnel une consécration après sa fabrication. Cette cérémonie d’Azizahonou a lieu dans la brousse à une heure tardive. Elle confère à l’instrument toute son efficacité.

Fortuné Sossa

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