Petit commerce

/food/vendeusespains1.jpg » hspace= »6″ alt= » » title= » » border= »0″ style= »float: right; » />Vendre du pain dans  les rues de Cotonou, un commerce à perte et à risque
Dame françoise est vendeuse de pain près du collège d’enseignement secondaire de Godomey.  Mère de deux enfants,  elle mène cette activité depuis plus d’une dizaine d’années. Dès 5h du matin, elle est déjà en éveil pour aller à la boulangerie et faire la file indienne afin de se faire servir à temps. Ainsi approvisionnée, elle entame une nouvelle journée, qui s’annonce toujours pénible : rester debout  durant des heures, sous le soleil et la pluie, courir derrière les taxis villes.

/food/vendeusespains2.jpg » hspace= »6″ alt= » » title= » »  » />Un véritable parcours du combattant. Sans répit.   Pour gagner de quoi supporter leur famille,  beaucoup de femmes s’adonnent  à cette activité.   Comme Françoise, des dizaines d’autres  exercent la même activité de vente de pain à la criée.   Dame Géraldine Gnonhoué,  mère de trois enfants  est bien triste «  De nos jours, la vente de pain ne nourrit plus .On vent à perte parce que son poids  a diminué bien qu’il soit plus cher ; et on ne l’écoule plus facilement  comme autrefois ». Suzanne Sélété, mère de six enfants, est  du même avis «  la vente de pain n’est plus rentable  de nos jours. On ne fait plus assez de bénéfice ».
 Actuellement les bonnes  femmes achètent le pain à 90fcfa comme jadis à la seule différence  qu’elles le revendent    à 100fcfa.Selon le prix fixé par le gouvernement, le pain ne doit pas être plus revendu à 110fcfa. Mais ces vendeuses ajoutent à charges, celle de l’emballage, que sont les  petits  sachets noirs dans lesquels le produit est servi. « Sans le sachet les clients n’aiment acheter le pain,   explique dame Suzanne.
Les vendeuses de pains se plaignent des difficultés qu’elles rencontrent. La modicité de la marge bénéficiaire ne leur permet pas de gagner leur vie et de répondre aux besoins de leurs familles. «  On ne trouve plus assez de bénéfice si bien que mes enfants sont renvoyés de l’école. Car,  je suis incapable de payer leur contribution. Puisque  je vends toujours à perte et je n’arrive plus à trouver l’argent du boulanger. Je lui dois à la boulangerie et je ne sais plus à quel sein se vouer. » s’affole dame  Antoinette Zohounton, une autre vendeuse.  . Au delà des préoccupations de ses paires, elle  fait ressortir l’injustice qu’elles vivent auprès des responsables qui les gèrent. Les boulangers livrent le même  pain   à 90fcfa, voire   80fcfa aux hommes qui envahissent également cette activité. A travers cette dénonciation, elle souligne qu’elles sont exploitées et toute tentative de ramener le prix du pain à 80fcfa comme les autres a été vaine.
Les boulangers   aussi se plaignent de l’insuffisance de leur marge bénéficiaire. « Nous ne gagnons pas grand-chose sur le pain, c’est pour donner du travail aux jeunes que nous  livrons le pain à ce prix. Ils sont dynamiques et ils nous aident à écouler le pain que nous préparons. La seule chose que nous pouvons conseiller aux femmes, c’est de sensibiliser les clients à ramener un sac, de quoi acheter le pain, ceci leur permettra d’économiser les frais d’achats des sachets. » plaide l’un d’eux qui  requiert l’anonymat.
  Comme on le constate, la vente du pain, dans les conditions que le font les bonnes femmes de Godomey est un véritable calvaire. Non seulement elles  courent d’énormes risques, du fait des intempéries et de la circulation, mais aussi, elles  ne réalisent pas de bénéficies suffisants pour couvrir leurs besoins et ceux de leurs familles.

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Réalisation : Esther Badou

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