Réflexion

/food/aziadome.jpg » hspace= »6″ alt= » » title= » »  » />Les grands hommes
L’univers est un merveilleux mystère où règnent l’ordre et l’harmonie. La vie et la matière par exemple où de colossaux progrès sont faits continuent d’être de grandes inconnues gardant encore jalousement dans leurs entrailles  d’indéterminables précieux secrets. Chaque fois, les chercheurs et savants se croient proches du but et aussitôt, ils découvrent avec stupéfaction et émerveillement qu’ils n’ont jamais été aussi loin de lui.

Prenez par exemple le cas du soleil, c’est l’étoile la plus proche de nous. Elle fait partie d’un espace qui est la galaxie de la voie lactée qui compte des milliards d’étoiles pareilles à notre pauvre soleil et il existe des milliards d’autres galaxies comptant elles aussi chacune des milliards d’étoiles. Sortez et observez bien le ciel une nuit sans lune et sans nuages, de préférence en campagne loin de toute source lumineuse artificielle et vous vous rendrez compte de l’immensité des merveilles de l’univers dont je parle.
    L’immensité du mystère de l’univers et son infaillible unité dans sa grande diversité reposent sur l’ordre et l’harmonie lesquels sont régis par des principes et des lois implacables et irréfutables parce que s’imposant à toutes les créatures et ne souffrant d’aucune remise en cause si infime soit-elle. Newton a conçu la loi de la gravitation universelle en voyant tomber une pomme par une nuit paisible de clair de lune, Pasteur bravant les railleries de ses adversaires mit en évidence à partir d’un essai dans un ballon en cou de cygne l’évidence des microbes. La physique théorique permit à Einstein d’établir le lien entre l’énergie, la matière et la vitesse par la fameuse formule E = mc2 qui est selon le grand savant physicien Borh ert la confirmation de la fission nucléaire où l’éclatement du noyau de l’atome libère une quantité terrifiante d’énergie. Voilà comment naquit d’une simple formulation d’une loi bien comprise et bien appliquée une arme redoutable de destruction massive : la bombe atomique qui, larguée par les Américains sur les populations des villes japonaises de Hiroshima et de Nagasaki lors de la deuxième guerre, démontra et montra les terribles et inhumaines atrocités dont elle est capable.
    Vous allez sûrement vous demander ce que toutes ces histoires sans liens apparents les unes avec les autres ont à voir avec l’objet du présent papier. Dans ma tête, il y a une parfaite cohérence même si sa visibilité paraît peu évidente. De la même façon qu’on ne peut pas toucher le beignet sans avoir de l’huile sur les doigts, rappelle une de nos sagesses, on ne peut pas parler d’un sujet qui touche la plus précieuse créature de l’univers dans l’ignorance totale de cette dernière.
    J’ai abondamment parlé de l’univers, de ses lois et principes mais exprès j’ai mis de côté l’élément basique sur lequel repose l’univers qui fait qu’il est ce qu’il est et qui n’est ni une loi ni un principe et encore moins un théorème ou une formule. Cet élément basique ou basal (vous avez le choix) est la magie de l’union des contraires. L’univers repose confortablement sur l’union des contraires dans une parfaite concorde et une cohabitation pacifique intelligente, chacun occupant sagement sur une sphère imaginaire son pôle sans empiéter sur le terrain de l’autre avec cependant de temps en temps ou de temps à autre des aménagements, des arrangements voulus et décidés en cas de besoin par le Créateur du Tout. Le bien et le mal, le jour et la nuit, le beau et le laid, le bon et le mauvais. Dans chaque créature se trouve cette union des contraires qui, selon les circonstances et les contextes, peuvent occuper un espace plus grand ou plus petit que celui qui lui est réservé mais en prenant soin de retourner à l’espace qui lui est originellement dévolu dès que les conditions redeviennent normales. Nul n’est en permanence bon et nul n’est permanemment mauvais, tout est question de contexte et le bout de phrase qui l’exprime mieux, c’est que nul n’est parfait.
    La notion de l’union des contraires m’amène à parler de deux concepts. Le concept d’égalité et le concept de l’infiniment petit et de l’infiniment grand. Disons-le tout de suite, le concept d’égalité est un faux concept créé de toute pièce par l’homme et qui n’a rien à voir avec les réalités de l’univers. N’en déplaisent aux tenants du légalisme, l’univers est divers et c’est de cette diversité qu’il tient sa richesse, sa force et son essence. L’univers est d’une simplicité puérile, d’une équité bouleversante et d’une justice étonnante mais il a une sainte horreur de l’égalité parce qu’elle est source de pauvreté. Pour vous rendre compte de la justesse du concept de la non égalité, rentrez dans une brousse, vous verrez de grands arbres de gros arbres, de petits arbres des lianes et même des mousses. Et quand nous allons dans le règne animal, il y a des éléphants, des baleines, des oiseaux-mouches, de divers insectes et bien entendu plusieurs types de micro-organismes et de virus. Si l’on en vient aux humains, c’est beau, c’est propre, c’est humainement paisible de dire que «Tous les Hommes naissent égaux» mais regardez-vous et les autres et regardez autour de vous et vous verrez que la réalité est toute autre. La police, elle l’a compris depuis la nuit des temps. Les empreintes digitales sont spécifiques à chacun de nous. Les sept milliards d’hommes et de femmes que nous sommes sur la terre sont sept milliards d’individus. Nul ne ressemble à l’autre. La nouvelle science (qui n’est d’ailleurs pas si nouvelle) basée sur la traçabilité de l’ADN (Acide désoxyribonucléique) vient elle aussi de confirmer la spécificité de cet acide pour chaque être humain. Alors sur quoi se base-t-on pour comparer des choses incomparables et parler d’égalité ? On me rétorquera sûrement que j’ai mal fait la lecture et que c’est plutôt  «Tous les Hommes naissent égaux en droit». Je dis d’accord et j’ajouterais : regardez soigneusement et attentivement autour de vous et allez refaire la lecture de Jean de LAFONTAINE : «Selon que vous soyez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir ».
    Ce que nous les hommes nous oublions, le voici : ce n’est pas parce qu’une idée est belle qu’elle est nécessairement juste et conforme aux lois et principes de l’univers. L’idéal aurait été que tous les hommes soient égaux mais malheureusement le créateur de l’univers en a décidé autrement. Cela nous dérange et nous cause d’énormes frustrations mais les choses sont ainsi faites et nous n’y pouvons rien. Les hommes naissent inégaux, vivent inégaux et meurent inégaux. Pour la petite histoire, il paraîtrait qu’il n’existe pas deux zèbres, ni deux girafes ayant les mêmes rayures de leurs robes.
    Le concept de l’infiniment petit et de l’infiniment grand vient lui aussi infirmer celui d’égalité et confirmer du coup celui de l’individualité (nous naissons uniques, nous vivons uniques et nous mourons uniques). L’univers a une parfaite suite dans tout ce qu’il fait. Pour tout élément de sa créature il va de l’infiniment petit jusqu’à l’infiniment grand avec cette particularité de taille qu’il met plus d’éléments dans la zone médiane que dans les deux extrêmes. Tout se passe comme si l’univers que nous venons de découvrir non égaliste se veut aussi d’être non extrémiste en réduisant au maximum les populations des extrêmes. Les statisticiens et plus singulièrement les statisticiens biologistes comprendront mieux ce que je dis eux qui sont de grands habitués de la courbe de Gauss (ou la courbe en forme du chapeau de Napoléon), bombée dans la zone médiane et progressivement effilée dans les axes des deux extrêmes.
    La courbe de Gauss veut que selon le critère de sélection choisi le plus gros de la population échantillonnée se retrouve dans la zone médiane et s’étiole brutalement vers les deux extrêmes donnant à la courbe une allure de cloche. Si nous appliquons cette courbe au Q.I. le fameux Quotient Intellectuel souvent utilisé dans ce cas précis, nous dirons que tous les individus de la zone médiane ont un Q.I. moyen et qu’au fur et à mesure qu’on va vers les extrêmes, on a des individus de moins en moins intelligents (pôle des infiniment petits) ou de plus en plus intelligents (pôle des infiniment grands) et c’est précisément vers ce pôle des infiniment grands qu’on trouvera les GRANDS HOMMES dont il est question dans ce papier. Et comme les mots le disent si bien, les Grands Hommes sont des hommes qui font de grandes choses et même de très grandes choses. Ils sont partout et dans tous les secteurs d’activité. Ils ont beaucoup de caractères en commun mais ce qui frappe le plus chez eux c’est leur grande intelligence, leur grande curiosité, leur boulimie du travail, leur fureur de vaincre et leur grande humanité quand ils ne mettent pas leur génie au service du mal. Ils sont bien entendu à différentes échelles de grandeur. Leur grandeur peut être limitée à leur famille, à leur village, à leur pays ou à l’échelle mondiale. Mais où qu’ils soient, ils sont en nombre infime donc rares et comme de bien entendu et parfaitement justifié, ILS SONT IMMORTELS.
    LES GRANDS HOMMES sont immortels parce qu’ils ne meurent jamais. Pourquoi ? Parce qu’ils ne doivent jamais mourir. Et c’est justement parce qu’ils ne meurent pas à cause des énormes services rendus à l’humanité que la ou les communautés humaines pour lesquelles ils ont su se rendre utiles les vénèrent surtout de leur vivant et les immortalisent après leur mort afin qu’ils ne meurent jamais.
    Je ne veux pas citer de Grands Hommes parce qu’ils seront tous (à une ou deux exceptions près) des pays développés parce qu’eux ils savent les honorer et les immortaliser pour la mémoire des générations actuelles et futures. L’Afrique nihiliste à volonté et amnésique de son passé et de son présent, rentre indifférente et sans comprendre le futur dans lequel elle rentre. C’est pour cela qu’elle est sans être et laisse mourir une à une dans une inconscience et une insouciance sans bornes ses valeurs et ses grandes réalisations. Vivant, vous n’êtes rien pour elle mais tout pour les autres qui savent reconnaître la bonne graine de l’ivraie. Vivant, rien et à la mort comme de vilains et méchants gamins qui curieusement fondent en larmes après avoir brisé de leurs propres mains leurs jouets, les despotes monarques à vie de nos pays non contents de vous avoir tué une première fois par leur indifférence totale à tout ce que vous faites, viennent dans des discours aux contours rédactionnels, syntaxiques et sémantiques, approximatifs vous affliger cruellement en vous affublant à titre posthume de bibelots d’un sou. Où étaient-ils de votre vivant ?
    Quelle honte ! «A titre posthume». A titre posthume ! «Quelle honte !» et j’ajoute allègrement le cœur dégagé et avec un franc plaisir que ceux qui prennent part à de tels crimes sont eux-mêmes des posthumes.
    Aujourd’hui les consciences s’éveillent. La culture de l’excellence hante les esprits. Des initiatives naissent de divers côtés dans la société civile. Nous pensons avoir fini avec la fatalité et la médiocrité mais elles nous suivent et nous poursuivent encore inexorablement. Il faut faire quelque chose pour renouer avec nos valeurs éthiques qui faisaient cette noble différence tant admirée mais jamais égalée. Il faut renouer avec l’excellence en enterrant le «Posthume» et en donnant de leur vivant à nos Grands Hommes la grandeur que leur doit la nation reconnaissante. Un pays n’est grand qu’à travers ses grands hommes et la grandeur d’un pays se mesure à la grandeur de ses grands hommes. J’interpelle la science et la conscience de la société civile. Elle seule est capable de le faire avec justesse, équité, élégance sans y mêler ni de près, ni de loin ce monstre à mille têtes qu’on appelle pudiquement politique. J’interpelle l’essence et la quintessence de la société civile parce qu’elle seule sait et peut reconnaître ce qui est grand, ce qui est beau et ce qui est bon sans y mêler ni de près, ni de loin cet autre monstre non moins destructeur qu’on appelle malicieusement régionalisme et tout ce que cela charrie de pourris et de corrompus. J’en appelle à la société civile, la vraie, la réelle, parce que seule elle peut arriver aujourd’hui à être au-dessus de la mêlée, à être véritablement grande. Tout le reste est petit, tout petit.

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Par Prof. Aziadomè KOGBLEVI

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