La neuvième édition du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb) s'est déroulée du 22 au 30 mars 2008 dans les principales villes du Bénin notamment Cotonou, Porto-novo, Parakou, Abomey, Ouidah et Lokossa en gardant sa dimension festive et populaire amorcée depuis l'édition 2000 avec la participation des meilleures troupes et compagnies d'Afrique, d'Europe et du Brésil. Au nombre des projets qui ont précédé cette édition et dont les fruits ont été programmés ou exposés durant le Fitheb, on note celui dénommée "Théâtre dans la cité". Un mini festival de théâtre, en somme, qui a préparé à l'accueil du Fitheb. Elle consistait à organiser au siège du Fitheb des séries de spectacle pour recevoir les créations des acteurs et comédiens béninois. L'opportunité alors pour le peuple béninois de s'imprégner de ce qui est fait au Bénin en matière de théâtre.
Car, l'initiative visait à sélectionner des domiciles pour des spectacles de théâtre. Malheureusement, cette belle initiative qui paraissait la vitrine à travers laquelle la population béninoise devrait être de manière régulière au contact de la richesse de son pays dans le domaine des arts de la scène est rangée aux calendes grecques une fois que Fitheb 2008 est entré dans l'histoire. Sinon qu'on ne sent plus son existence. Est-elle déjà enterrée? Est-elle conçue exclusivement pour le déroulement du Fitheb qui est une biennale ? Le oui à ces questions serait tout à faire contraire à la volonté que les autorités en charge de la culture au Bénin, ceux qui s'occupent du théâtre en particulier, semblent avoir de faire du Fitheb une vitrine privilégiée de ce qui se fait de mieux sur le continent en matière de théâtre ou de faire du Bénin le carrefour du théâtre sur le continent africain. Le Fitheb, en tant qu'entreprise, devrait institutionnaliser cette initiative. La continuité de "Théâtre dans la cité" en dehors des objectifs premiers de sa création qui semblent être limités à la programmation du Fitheb pourrait être même considérée comme la forme itinérante de ce dernier.
En effet, le Fitheb en elle-même après l'événementiel, contrairement à ce qui devait se faire, ne tourne plus presque. A l'instar d'autres festivals qui s'organisent en Afrique dont le Fespaco, il devrait exister une forme itinérante. Au moins par le biais de ce projet, à travers des spectacles dans les lieux publics. Entre autres, le Hall des arts, loisirs et sports, les maisons des jeunes, les centres de lecture et d'action artistique… Ainsi, on aura comblé le vide à un degré donné quand on sait que la plupart des créations de théâtre se déroulent au centre culturel français. Et ce serait ainsi une politique de renforcement du théâtre béninois.
Blaise Ahouansè