Atelier d’opérationnalisation du PAQ SONAPRA

/food/sonapra3.jpg » hspace= »6″ alt= » » title= » »  » />La SONAPRA de retour à sa mission originelle
Créée en 1983, la Société Nationale pour la Promotion Agricole (SONAPRA) qui a comme vocation, toute action de promotion agricole s’est longtemps concentrée sur la promotion de la seule filière cotonnière. Mais malheureusement, les chocs internes et externes ont affaibli cette filière.

Pour relever le défi et aboutir à J’émergence agricole, la .SONAPRA s’est dotée d’un Plan d’Actions Quinquennal (2008-20012) adopté au Conseil des Ministres en 2006 visant à la recentrer sur sa mission originelle de promotion de filières agricoles. L’atelier tenu à Bohicon les 3, 4, 5 juin 2008 derniers, vise à apporter des observations et des amendements subséquents en vue d’affiner les différents aspects aussi bien techniques que financiers contenus dans le Programme d’Actions Quinquennal ainsi que les programmes qui en découlent pour aboutir à leur validation. Il a réuni plusieurs acteurs de la filière agricole du Bénin. Les conclusions issues de cet atelier sont des plus rassurantes.

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Ouverts à l’hôtel Dako 1er de Bohicon, le Mardi 3 juin 2008, les travaux de l’atelier d’opérationnalisation du Programme d’Actions Quinquennal de la SONAPRA ont réuni près d’une centaine de participants.
Dans son intervention, le Directeur Général de la SONAPRA a souhaité la bienvenue à tous les participants. Il a ensuite déclaré que la SONAPRA créée par décret N°83-77 du 4 mars 1983 a pour vocation, entre autres, d’entreprendre toute action de promotion agricole visant à favoriser la production ou l’amélioration de la qualité des produits agricoles; mais que dans la mise en œuvre de cette vision, la Société s’est toujours focalisée sur la promotion de la filière coton.
Face à la vulnérabilité de cette filière en raison des chocs internes et externes, une volonté politique nationale s’impose pour résoudre de manière durable et efficace les différents problèmes afin d’aboutir à l’émergence d’autres filières porteuses de développement et de sources de croissance.
Au regard de son expérience avérée, la SONAPRA, pour la concrétisation de cette volonté politique, s’est dotée d’un plan stratégique propre à la recentrer sur sa mission originelle de promotion de filières agricoles.
Le Directeur Général a ensuite précisé que l’objectif global de ce plan d’actions quinquennal est d’assurer avec les autres acteurs, l’organisation et le développement des filières agricoles dans le but d’améliorer la contribution du secteur à la croissance économique du Bénin.
Après avoir dressé un bilan exhaustif des activités menées par la SONAPRA en prélude à l’opérationnalisation de son Plan, le Directeur Général a souligné que la SONAPRA ne travaille pas isolément mais qu’elle évolue dans une synergie avec les autres structures techniques du MAEP. Il reste alors persuadé et convaincu que ces travaux contribueront à lever les goulots d’étranglements pour le renouveau agricole et le renouveau économique du Bénin.
Après le Directeur Général de la SONAPRA, le Secrétaire Général du Ministère, en prenant la parole pour son discours d’ouverture, a indiqué que le Président d~ la République, son excellence le Docteur Boni YAYI, dès sa prise de pouvoir en Avril 2006, a pris le ferme engagement de faire du Bénin un pays de création de richesses, de croissance et de prospérité économique, en somme un pays émergent. Pour atteindre cet objectif, l’agriculture a été inscrite comme une des priorités de son Gouvernement et a justifié l’élaboration immédiate d’un Plan Stratégique de Relance du Secteur Agricole.
Le représentant du Ministre s’est donc réjoui de la tenue de cet atelier qui cadre bien avec les objectifs du Gouvernement dans la mesure où il vise à doter la SONAPRA d’un outil précieux de développement agricole que constitue le Programme d’Actions Quinquennal 2008-2012.
Il a poursuivi en déclarant que ce programme longtemps cantonné au niveau de la SONAPRA sera désormais approprié par tous les acteurs du monde rural de manière à prévenir les chevauchements et à œuvrer dans une grande synergie permettant de tirer un grand profit du recentrage des activités de la Société. Il a affirmé en substance que la mission de la SONAPRA est une mission régalienne et que le Gouvernement ne ménagera aucun effort pour lui apporter le soutien financier nécessaire dans la mesure où des actions bien pensées avec des résultats concrets iront en faveur des populations agricoles.
Il a enfin exprimé sa satisfaction quant aux perspectives d’amélioration qu’offre cette opportunité pour la collaboration inter institutionnelle entre les différentes structures et a déclaré ouvert l’atelier d’opérationnalisation du Programme d’Actions Quinquennal de la SONAPRA.
S’agissant des résultats attendus de l’Atelier, ils sont au nombre de huit (8) :
1. Le programme d’Actions Quinquennal 2008-2012 est validé.
2. Les activités programmées sont déclinées en tranches mensuelles pour la première année et en tranches trimestrielles pour les autres années ;
3. Le plan d’opérationnalisation du PAQ est disponible;
4. Le cadre logique du PAQ est analysé, amendé, actualisé et validé;
5. Des observations et commentaires sont recueillis sur les différents documents de programme de développement des filières;
6. Les éléments de synergie entre les différents acteurs impliqués dans la     mise en œuvre du PAQ sont proposés;
7. Un mécanisme de financement des activités est défini et accepté avec    une indication claire de l’apport des différents partenaires (SONAPRA, Etat, PTF, projets et programmes du MAEP) ;
8. Le PTBA 2008 est amendé et validé par les participants.
La présentation des résultats attendus a été immédiatement suivie de celle des communications dont on peut retenir en substance ce qui suit:
La 1ère communication intitulée «Bref aperçu sur le Plan Stratégique de Relance du Secteur Agricole (PSRSA)» a été présentée par M. Abdel AGBOTON de la DPP/MAEP. De l’exposé, il ressort que le PSRSA est l’aboutissement d’un processus de réflexions et de propositions concertées de différents acteurs du monde rural, des services techniques du MAEP et d’autres Ministères, des ONG et partenaires au développement en vue de concrétiser la volonté du Chef de l’Etat et du Gouvernement de faire de l’agriculture une priorité majeure du développement du Bénin.
L’Etat des lieux du secteur agricole révèle que les potentialités sont peu exploitées compte tenu de diverses raisons telles que: la non satisfaction des besoins en infrastructures et équipement de base, la non satisfaction des besoins en crédits d’investissement agricoles, la non structuration du partenariat secteur public-secteur privé pour la promotion des filières, la faible capacité de conservation, de transformation et de commercialisation. La principale culture de rente, le coton connaît une performance limitée.
C’est dans un tel contexte que le secteur se doit de relever trois défis majeurs à l’horizon 2015 :
– assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle d’une population croissante;
– assurer l’accroissement des revenus des producteurs agricoles;
– jouer le rôle de vecteur de croissance économique.
Aussi, le PSRSA qui s’ancre parfaitement dans les politiques et stratégies générales et sectorielles entend faire du Bénin: «une puissance agricole dynamique à l’horizon 2015 compétitive, respectueuse de l’environnement, créatrice de richesses répondant aux besoins de développement économique et social de la population. « Les stratégies du PSRSA se déclinent en :
– modernisation agricole;
– mécanisme durable de financement agricole et crédit adapté au besoin des acteurs;
– appui à l’émergence et à la professionnalisation des OPA;
– renforcement de l’autorité de l’Etat dans son rôle de contrôle et de régulation;
– renforcement des échanges et de la coopération sous régionale et internationale;
– promotion du label des produits agricoles béninois à l’étranger.
Le montant global des dépenses à engager dans le cadre de la mise en œuvre de ce Plan pour la période 2007-2011 s’élève à 377,3 milliards de francs CFA.
La deuxième communication est intitulée présentation du PAQ 2008-2012. Elle a été présentée par M. Tabé BIO SEKO.
Les points saillants qui s’en dégagent sont les suivants:
L’élaboration du PAQ intervient dans un contexte où l’Etat béninois, face aux difficultés liées à la monoculture d’exploitation du coton a désormais fait de la diversification des filières agricoles une priorité de son action de manière à résoudre de façon durable et efficace l’ensemble des problèmes relatifs à la promotion agricole en vue de favoriser l’émergence à brève échéance d’autres filières porteuses de développement et de sources de croissance. C’est dans ce cadre que la SONAPRA, désignée comme maître d’œuvre de la promotion des filières agricoles, s’est dotée d’un plan d’action adopté par le Conseil des Ministres en mars 2006. L’actualisation de ce plan ainsi que son opérationnalisation répondent à un double souci, celui d’une part de le mettre en cohérence avec le Plan Stratégique de Relance du Secteur Agricole élaboré par le Gouvernement en 2006 et celui d’autre part d’actualiser les actions prévues en fonction des filières non initialement contenues dans le plan mais dont le développement est immédiatement envisageable. Dans le plan objet d’opérationnalisation, la SONAPRA a défini clairement sa vision ainsi que l’objectif global qu’elle entend poursuivre à savoir:
Assurer avec les autres acteurs, l’organisation et le développement des filières agricoles dans le but d’améliorer la contribution du secteur à la croissance économique du Bénin. Cet objectif global est décliné en huit (8) objectifs précis dont la mise en œuvre est soutenue par des stratégies dont voici les plus importantes:
– appui aux exploitations de type traditionnel familial en vue de promouvoir les entreprises agricoles modernes;
– renforcement des capacités institutionnelles managériales et organisationnelles des acteurs de chaque filière;
– conquête des marchés;
– mise en place d’un schéma organisationnel par la SONAPRA.
Selon le communicateur, les actions retenues sont exécutées dans un esprit de prise en compte de la chaîne des valeurs et couvrent par conséquent toutes les différentes étapes des filières à développer notamment celles liées à la production et à la productivité, à la transformation et à la mise en marché. Les résultats attendus d’un tel processus visent à terme, entre autres:
– La réduction significative de l’insécurité alimentaire nutritionnelle;
– La création de revenus substantiels aux producteurs;
– La diversification et le renforcement des recettes de l’Etat.
Au regard de l’ampleur de ces actions et des résultats attendus, le montant des ressources financières destinées à leur mise en œuvre portent sur un montant prévisionnel de 10,5 milliards de francs CFA. Leur mobilisation devrait être perçue comme une préoccupation permanente tant pour la SONAPRA que pour le Gouvernement.
La troisième communication porte sur le point d’exécution des activités de diversification agricoles et a été délivrée par Monsieur Jean DETOGNON. On peut en retenir ce qui suit:
En prélude à l’opérationnalisation du PAQ, la SONAPRA a mené des actions de relance de certaines filières à la hauteur des ressources disponibles. Ces actions sont relatives:
– d’une part à l’élaboration de programmes de développement des filières porteuses dont les coûts sont estimés à 43,3 milliards et pour lesquelles des opportunités commerciales existent (JKRU, anacarde, soja, karité, riz, sésame, jatropha, palmier à huile, ananas, café),
– d’autre part à la mise en place et au suivi des cultures, à l’approvisionnement des producteurs en intrants spécifiques, à la conduite des essais en station et à la commercialisation de quelques produits agricoles.
La quatrième a été présentée par le même exposant et s’intitule Plan de Travail et Budget Annuel 2008 (PTBA).
Il en ressort que le PTBA au titre de l’année 2008 comporte des composantes stratégiques et aborde un certain nombre de spéculations ou filières présentant des avantages comparatifs naturels ou de fortes potentialités de développement ou encore des opportunités commerciales et/ou industrielles certaines.
La cinquième communication présentée par le DAC/MAEP, le Dr Louis GNAHO a porté sur les reformes que le Gouvernement entend engager au niveau de la filière coton.
Le Dr GNAHO a indiqué que les reformes reposent sur les options et principes directeurs ci-après:
1) la mise en place d’une organisation institutionnelle,
2) la transformation industrielle très poussée des produits et des sous­ produits du coton,
3) la réalisation à terme de l’équilibre financier du secteur cotonnier béninois
4) la définition claire de principes directeurs fondant la nouvelle approche de réforme de la filière coton,
5) la mise en place d’un nouveau cadre institutionnel comprenant entre     autres, la création d’une Société d’Economie Mixte de Gestion de l’outil    industriel de la SONAPRA et d’une Centrale d’Achat des intrants.
Les participants se sont répartis ensuite en quatre groupes de travail avec des termes de référence précis. Après les restitutions suivies des échanges en plénière, des recommandations et amendements ont été formulés à l’endroit de la SONAPRA, du MAEP, du MIC et du Gouvernement afin d’enrichir le document et faciliter sa mise en œuvre sur le terrain. Mentionnons que le règlement rapide de la question d’ancrage institutionnel pour la promotion des filières agricoles reste l’une des recommandations capitales de cet atelier.
Dans les tout prochains jours, une autre rencontre se chargera de finaliser le document avec un chronogramme de mise en œuvre précis. ‘
Les travaux se sont achevés le jeudi 5 juin 2008 dans une ambiance de satisfaction générale, engageant par conséquent la SONAPRA sur la voie de retour à sa mission de base.

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