Nouvelle Tribune : Quels regards, portez-vous aujourd’hui sur la fonction infirmière au Bénin ?
Jean-Baptiste Elias : Je dois d’abord préciser que les sciences infirmières constituent une science à part, qu’il faut différencier de la science médicale. Ce sont deux disciplines parallèles, dont les acteurs évoluent suivant les mêmes grades. Comme en médecine, il y a le doctorat, l’agrégation et même le rang professoral en infirmerie. Malheureusement, au Bénin, les infirmiers diplômés d’Etat, ont été jusqu’à présent mal compris et mal connus de par leur prestation. On les assimile plutôt à des adjoints ou à des agents subalternes d’autres corps de la santé, alors qu’il n’en est rien. Mais cela tient également du fait que dans le système français hérité, la compréhension de la profession infirmière n’est pas celle qu’elle doit être.
Comment appréciez aujourd’hui les conditions d’exercice de la fonction infirmière au Bénin ?
Ce sont des conditions qui demeurent encore très difficiles. La situation n’a guère évolué au vu de l’évolution des sciences infirmières et compte tenu de la classification de cette profession sur le plan mondial. Il est donc temps de renouer avec les exigences de cette science et de donner aux infirmières et infirmiers béninois, la place qui est la leur.
L’association que vous dirigez n’a-t-elle pas aussi un rôle à jouer dans ce combat ?
Bien sûr que oui. Créée en mars 1958, l’Association nationale béninoise des infirmières et infirmiers diplômés d’Etat ( Anabiide), a aujourd’hui 50 ans d’existence. 50 ans dans la vie d’une corporation est un âge adulte qui nécessite qu’on puisse prendre à –bras-le-corps les problèmes. Et nous en sommes bien conscients. Depuis toujours, d’ailleurs, cette association s’emploie à la reconnaissance de l’identité de la profession infirmière au Bénin, à l’améliortaion de la qualité des soins donnés aux malades ; au professionnalisme, au recyclage et au perfectionnement de ses membres. Nous attachons également un grand prix à la défense des intérêts moraux de la profession et à l’évolution de la formation en sciences infirmières. Pour cela, il est temps que l’on renoue au Bénin, avec l’excellence en revoyant le cursus de formation en sciences infirmières, catégorie par catégorie.
Propos receuillis : Christian Tchanou
Laisser un commentaire