Non seulement on ne peut dire ce qu’elle est devenue, mais et surtout plus personne ne l’évoque. Il y a un silence total autour de l’affaire. C’est à croire qu’elle est classée top secret ou secret défense. D’un autre côté, la mise en liberté du président du Mouvement africain pour le développement économique et le progrès (Madep), laisse perplexe sur la lutte contre la corruption engagée par le président Boni Yayi ? Vu le jusqu’au-boutisme qu’il a affiché au matin de son mandat. Qu’est-ce qui a pu ralentir l’ardeur du Chef de l’Etat dans cette lutte qu’il avait entamée tambours battants ? S’il est vrai que le pouvoir judiciaire est dissocié de celui exécutif directement aux ordres du Chef de l’Etat, il n’en demeure pas moins que par le biais du parquet, il avait la possibilité de programmer ce procès. Toute chose qu’on n’a pas constatée. Devrait-on alors conclure à un émoussement d’ardeur au niveau du Chef de l’Etat ? Ou peut-être avec le recul a-t-il découvert les profondeurs et les faces cachées du pouvoir ? Si c’était le cas, pourquoi continuer à garder le ministre Alain Adihou, les directeurs généraux de l’ex Opt, Barthélémy Agnan et son successeur Sabi Soumanou, ainsi que d’autres détenus dans le cadre de la lutte contre la corruption ? Pourquoi ne pas leur accorder aussi la liberté provisoire, au lieu de les laisser croupir dans la maladie à la maison d’arrêt de Cotonou ? Tout compte fait, cette libération même si elle est fondée par une décision judiciaire constitue un coup d’arrêt ou d’essoufflement à la lutte contre la corruption chère au Dr Boni Yayi. Et, désormais, le président de la république aura du mal à convaincre ses compatriotes, vu que le premier gros dossier auquel il s’est attaqué n’est pas allé à terme. Du moins pour le moment, c’est-à-dire après deux bonnes années.
Benoît Mètonou
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