Nouveau blocage hier au Parlement

/food/assembleenationale.jpg » hspace= »6″ alt= » » title= » »  » />Les députés ajournent sine die les débats/Impasse à l'assemblée
(Ils exigent l’installation sans délai des conseils communaux)

Les députés du G4, G13 et Force Clé viennent de paralyser encore les travaux à l’Assemblée nationale. Les débats relatifs à l’étude d’autorisation de ratification de trois dossiers sur la lutte contre l’érosion côtière à l’est de Cotonou ont été ajournés sine die devant les députés de la Fcbe  restés impuissants.

Les trois points inscrits à l’ordre du jour de la séance plénière d’hier relatif à la ratification de fonds pour la lutte contre l’érosion côtière à l’est de Cotonou, objet de la demande par le gouvernement de la session extraordinaire sont provisoirement rangés dans les tiroirs. En effet, les députés du G4, G13 et Force Clé ont brandi hier à l’hémicycle l’article 46 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui dispose << Ont priorité dans l’ordre où elles figurent ci-dessous, sur toutes les propositions principales visant la question en discussion, les propositions tendant à : suspendre la séance, ajourner la séance à un jour ou à une heure déterminée, renvoyer une question à une commission, remettre la discussion d’une question à un jour déterminé ou sine die, introduire un amendement. Il est statué sans débats sur toute proposition touchant la suspension ou le simple ajournement de la séance>>. A travers cet  article, ils demandent au président Mathurin Nago l’ajournement des débats sine die des trois rapports relatifs à l’autorisation de ratification entrant dans la lutte contre l’érosion côtière. Les causes réelles de cette décision des députés du G4, du G13 et de Force Clé sont profondes. D’une part, disent-ils, deux accords ont été déjà ratifiés dans ce cadre sans que les députés ne voient sa mise en oeuvre sur le terrain. D’autre part, ils exigent sans délai l’installation des conseils communaux restants. Il faut préciser qu’au début des travaux à l’hémicycle, les députés de la Fcbe ont tôt fait le déplacement vers le palais des gouverneurs au moment où les députés des autres bords politiques venaient encore à compte goutte. Il sonnait en ce moment 10h15 minutes. Les rapports des dossiers inscrits à l’ordre du jour ont été lus normalement par le rapporteur de la commission du plan. Avant la fin de la lecture desdits  rapports, la quasi majorité des députés du G4, G13 et Force Clé avaient déjà répondu présents à l’hémicycle. Certains députés auraient même avancé dans les couloirs de l’hémicycle une tentative de dupe. Mais au terme de la lecture du rapport et voulant aborder les débats sur ces dossiers, le député Georges Bada de l’Add Nation et développement demandera 30 minutes de suspension. Ce qui lui a été accordé par le président Mathurin Nago. Au lieu des 30 minutes, les députés ont continué leurs tractations et conciliabules hors de l’hémicycle durant environ deux heures d’horloge. A la reprise, l’auteur de la demande de suspension évoquera les raisons de cette suspension. Selon lui, aujourd’hui le peuple est en face d’une situation préoccupante malgré l’importance des dossiers à examiner. Il exprimera l’indignation des populations face à la non installation des conseils communaux. Pour lui, les lois de la République doivent  être appliquées. A en croire ses propos, il n’est pas bon pour les députés de voter contre ces lois. C’est dans ses conditions qu’il demandera au nom de ses collègues l’ajournement sine die des débats sur la question conformément aux dispositions de l’article 46 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Aussi, la proposition a t-elle  été mise au vote et adoptée par 45 voix pour, 36 contre et 0 abstention.

Ismail Kèko

Impasse à l’Assemblée

La situation de blocage qui prévaut au parlement s’enlise. Une fois encore, les députés dits de l’opposition ont dicté leur loi en mettant comme priorité la satisfaction de leurs exigences. C’est donc une nouvelle  journée sans activité qu’a connu hier le parlement béninois.  La principale exigence brandie par  les adversaires du pouvoir de Yayi reste et demeure l’installation des conseils communaux restants. C’est un bras de fer qui s’engage entre les deux parties ; la mis en place desdits conseils étant la condition sine qua non du front anti-Yayi, majoritaire au sein de l’hémicycle, avant d’accepter quelque dégel de la situation actuelle. Il découle de ce constat que la rencontre entre le chef de l’Etat et une frange de ces députés n’a nullement entamé l’intransigeance de ces derniers ; pas plus que l’urgence de l’autorisation de ratification d’un accord de prêt pour des travaux contre l’érosion côtière. Les tentatives du pouvoir, via son  ministre de l’urbanisme,  pour à agir sur la fibre patriotique des parlementaires sont restées vaines.
La balle semble donc se trouver dans le camp du gouvernement. Son refus obstiné d’installer les conseils communaux, alors que les recours adressés à la cour au sujet des résultats du scrutin ne sont pas suspensifs    du processus  en cours. Les députés du G4, G13, de Force Clé et du Prd trouvent donc à travers cet argument le prétexte idéal pour  maintenir le parlement dans une situation de blocage permanente. La question qui s’impose est donc  la suivante : laquelle des deux parties finirait pas lâcher du lest : le gouvernement, en ordonnant à ses préfets d’organiser l’installation des communes en cause, ou les forces de l’opposition. C’est donc une véritable impasse qui se dresse devant le parlement  qui , à cette allure,  risque d’entamer une nouvelle session ordinaire, celle budgétaire sans  avoir eu la moindre activité à son actif. Et si la crie arrivait à s’étendre jusque là, c’est le budget de l’Etat qui viendrait à ne pas être voté, obligeant le chef de l’Etat à gouverner par ordonnance.
Les jours, les semaines et les mois à venir ne s’annoncent donc pas de tout repos pour le régime du changement, dont les marges de manœuvres semblent s’amenuiser  au fil du temps. C’est pourquoi la principale erreur politique de Yayi sous son quinquennat  n’est rien d’autre que le fait d’avoir perdu la majorité à l’hémicycle. Aujourd’hui, il a contre lui toutes les forces politiques auxquelles  il a damé le pion en prenant le pouvoir. Raison pour quoi le chef de l’Etat et les siens doivent prendre leur responsabilité à temps, en travaillant dans le sens de la décrispation de la situation actuelle. Cela passe indubitablement par le respect de loi républicaine et l’installation pure et simple des conseils communaux.

Alain C. Assogba

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