Rencontre avec l’artiste chanteuse Ella 2 Frêle

/food/stella.png » hspace= »6″ alt= » » title= » »  » /> «Ceux qui affirment que les femmes artistes ne se marient pas sont des tarés»

Ella Sévo allias Ella 2 Frêle est une artiste chanteuse béninoise. Dans cette interview qu’elle nous a accordée, elle nous parle de l’entame de sa carrière musicale puis de son tout premier album en phase de promotion avant la sortie officielle. Elle se montre très choquée contre certains jugements de valeur portés sur les femmes artistes surtout quand elles sont à l’origine coiffeuses comme c’est son cas. Comment avez-vous été atteint par le virus des airs ?
La musique est un métier qui me plaisait depuis mon enfance. Mais, au départ, j’ai commencé par la comédie sur les bancs scolaires. Une fois transfert effectué vers la coiffure et la photo-vidéo, conformément à la volonté de mes parents, j’ai su alors qu’au-delà des cheveux et des images, je suis aussi capable de chanter. Quand j’écoute de la musique, je dis, voilà quelque chose que je peux faire. Et mieux ! cela réveille chaque fois en moi cette passion des mélodies. C’est ainsi qu’un beau matin, il y a eu le déclic.

Est-ce parce que vous ambitionnez d’être une griotte que vous avez décidé de vous consacrer à cet art ?
La musique est pour moi un canal par lequel je dis haut et fort ce que tout le monde pense tout bas. C’est à travers elle que j’exprime les joies, les regrets… tout ce que je vie. Comme je ne suis pas un crieur public, ni un journaliste, ni un politicien, alors, le seul moyen pour donner mes impressions, c’est de chanter. Mon but, c’est de pouvoir me faire entendre. Je ne peux pas déjà dire comme certains que ma vision est de vivre de la musique ou de devenir une star. Puisque, devenir star est du ressors du terrain. Cela dépend du produit de l’artiste.     

Vous avez déclaré que ce sont vos parents qui vous ont mis en apprentissage et vous ont suivi jusqu’à l’obtention de vos diplômes. Quelle a été la réaction de ces derniers une fois que vous avez l’option de la musique ?
Contrairement à ce qui se dit habituellement quand la femme choisit de faire de la musique, moi, j’ai reçu un soutien franc de mes parents. Quand j’ai tenu informer mon père de ma volonté de chanter, il a donné son approbation sachant que quand je m’accroche à quelques choses, je le fais avec détermination. Je réussis toujours ce que j’entreprends. C’est même grâce aux soutiens de ma famille que j’ai évolué jusqu’à terminer la réalisation de mon album.

Et vous avez ainsi tiré un trait sur la coiffure ?
Je n’ai pas abandonné la coiffure ! C’est un art tout comme la musique. Chanté, c’est tressé à voix basse. En tressant, nous nous mettons en tête que nous innovons. A tout moment je peux rouvrir un salon de coiffure. Seulement, la musique a pris le dessus. Mais elle ne m’empêche pas, à mes heures creuses, de penser à ce que j’ai appris comme métier.

Qu’est-ce qu’on peut retenir du contenue de cet album?
Les chansons sont prêtes. Je suis présentement au niveau de la promotion. J’ai chanté «Makafouo», «Bénin émergent», «Pleur aux mamans», «Masculin», «Kosilate», etc. Dans «Makafouo» et «Bénin émergent», j’ai loué respectivement Dieu et les actions du gouvernement béninois. J’ai donné une place importante à la gent féminine à travers le morceau «Pleur aux mamans». J’ai également adressé un message aux hommes dans mon titre «Masculin». Dans «Kosilate» il y a des messages de courage. J’ai chanté en fon, évé, français, espagnol… Pour le moment je suis dans la variété.

Quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confrontées dans cette aventure musicale ?
De façon générale, ce sont des problèmes avec les ingénieurs de son, les distributeurs, les duplicateurs, les sponsors, etc. Souvent les difficultés commencent à partir des studios surtout quand vous avez la malchance de tomber sur un ingénieur de son malhonnête qui vous escroque. Ma difficulté majeure pour cet album est que je n’ai pas de sponsors. J’avais sous-estimé un temps soit peu le milieu, les sponsors. J’avais cru que je pouvais me passer d’eux. Et depuis trois ans, c’est maintenant que je me rends compte que, avoir de sponsors, c’est vital pour l’album.

Sur l’un de vos morceaux, vous avez évoquez le mariage des femmes artistes qui d’après beaucoup de personnes n’est que virtuel. Que voulez vous signifier en termes clairs ?
Quand j’ai dis que je veux faire la musique, la première des choses qu’on m’a servi, c’est que les artistes femmes ne se marient pas. On est allé jusqu’à me dire qu’avant de faire un an dans le domaine, je vais quitter mon mari. C’est pour dire à ceux-là qu’après trois ans, je suis toujours avec mon mari. C’est également pour encourager les femmes à ne pas baisser les bras. Dire que les chanteuses ne se marient pas, c’est injuste. C’est juste une apparence qui trompe ces diseurs de ces paroles que personnellement, je traite de tarés. J’ai comme l’impression qu’il s’agit là d’une campagne de dénigrement de la femme artiste, une volonté manifeste à décourager l’éclosion des talents féminins. La même chose est souvent dite des coiffeuses et c’est regrettable.

Est-ce que ce n’est pas parce que vous êtes à la fois coiffeuse et chanteuse que vous défendez cette cause ?
Non ! Avant d’être artiste, je menais ce combat. Je suis très fière aujourd’hui de l’exprimer dans mes chansons. Il faut qu’on cesse de dire que les femmes artistes sont frivoles. Il faut qu’on cesse de diaboliser les chanteuses. Je demande à tous les hommes de participer plutôt, et de façon positive, à l’évolution des femmes artistes.
        
Propos recueillis par Blaise Ahouansè

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