Crise

Après les députés, d’autres composantes bientôt sur scène
D’autres corps de métier intervenant dans le fonctionnement de l’Assemblée nationale connaissent quelques remous. De l’affaire Akms à la présence de plus en plus gênante de soldats en civil dans la cabine des journalistes reporters, il ne reste plus qu’un pas vers des scènes similaires à celles déjà offertes par les députés.

Les journalistes béninois dégagés par leur organe respectif pour couvrir en permanence les activités de l’Assemblée nationale récriminent. A en croire certains d’entre eux, la possibilité pour eux d’échanger librement à l’intérieur de la cabine de presse est de plus en plus altérée. Et pour cause ! Leur cabine est depuis un moment investi par des soldats parfois habillés en tenue civile. Selon le rédacteur en chef d’un quotidien basé à Cotonou intervenu mardi dernier à la conférence de presse des cabinets militaire et civil du président de l’Assemblée nationale, ces soldats en civil épient les journalistes parlementaires. « Nous en avons eu la preuve, a-t-il dit, jeudi dernier au cours de la plénière des députés quand un élément de la sécurité de l’Assemblée nationale alors posté à la guérite a surgi dans la cabine, interpellant, intimidant, l’un d’entre nous sur ce qu’il venait de dire ». La réplique, s’est-il réjoui, «  a été à la hauteur de l’audace de ce  soldat ». Mais cette interpellation, « nous a permis de réaliser que les soldats en civil qui étaient postés un peu partout dans la cabine, renseignaient au fur et à mesure leurs collègues et hiérarchie de nos sujets de discussion », a terminé ce rédacteur en chef mardi dernier, inquiet sur la suite de cette nouvelle forme de cohabitation au sein de la cabine de presse de l’Assemblée nationale. De toute façon, ce type de cohabitation va se poursuivre à en croire la réaction du directeur de cabinet du président de l’Assemblée nationale au problème ainsi posé par le journaliste. Ce qui n’exclut pas des risques de déviance.

Les menaces d’un chef militaire
Au sein également des soldats chargés de la sécurité de l’institution et de ses membres, il y a quelques remous corroborés mardi dernier par la conférence de presse conjointement donnée au Codiam à Cotonou par le lieutenant-colonel Antoine Guy Adjaho, commandant militaire de l’Assemblée nationale et le directeur de cabinet du président Mathurin Nago. Apportant à l’opinion des explications sur l’affaire dite de retrait d’armes de type Akms aux gardes de corps de certains députés, le lieutenant-colonel s’est particulièrement attardé sur le cas de celui du député Adrien Houngbédji. On comprend à travers la verve et les mots utilisés par le commandant militaire de l’Assemblée nationale qu’il reproche un comportement au garde de corps du leader des Tchoco-Tchoco. Soit ! Mais arriver à promettre du fiel à son jeune frère d’armes dès son retour à la caserne, il est à craindre des situations de règlement de compte. Car déjà le chef dit être rassuré que son collègue ne restera pas garde corps du député Houngbédji jusqu’à la fin de sa carrière…

Janvier Zocli

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