Une rencontre très importante se tient cet après-midi au Palais de la République entre le Chef de l’Etat Boni Yayi et l’ensemble des organisations syndicales du pays. Elle intervient à la vielle d’une nouvelle marche de protestation qu’organisent les centrales syndicales, pour disent-elles, dénoncer une fois encore, le gouvernement dans sa gestion de la crise sociale et les «mesures inefficaces et fantaisistes », qu’il prend contre la cherté de la vie. En tout cas, la rencontre de ce soir s’annonce très houleuse, selon des sources syndicales qui entendent aller dire leurs « quatre vérités » au Chef de l’Etat. Quelle que soit l’issue de cette séance, la marche de protestation aura lieu à Cotonou, comme prévue, selon d’autres sources syndicales.
La colère des organisations syndicales s’est en effet intensifiée, après les quatre dernières séances de négociations qui se sont soldées par un « fiasco total », à en croire le Secrétaire général de la Centrale des syndicats autonomes du Bénin (Csa-Bénin), Dieu –Donné Lokossou. La pomme de discorde entre les deux parties reste l’augmentation de la valeur indiciaire. Si le gouvernement a pu accepter de grimper jusqu’à 5 % aux dernières nouvelles, contre les 3 % contestés par les syndicats, ces derniers ne s’en contentent pas pour autant. Pour le Secrétaire général de l’Union nationale des syndicats des travailleurs du Bénin, Mr Emmanuel Zounon, le gouvernement devrait revoir à la hausse sa proposition en tenant compte du taux d’inflation qui tourne aujourd’hui autour de 19 %; d’où l’urgence d’une augmentation à double chiffre du point indiciaire, selon les centrales syndicales, qui pensent que c’est à ce seul prix que la crise sociale actuelle pourrait être décrispée. « Nous pensons que le Chef de l’Etat pourra enfin décanter la situation à l’issue de la rencontre de ce soir » espère vivement Mr Zounon.
Mais, du côté du patronat béninois, les négociations avec les syndicats semblent aller de mieux en mieux, selon une source syndicale. Une nouvelle séance de concertation entre les deux parties, a eu lieu hier sur plusieurs sujets importants dont la revalorisation du Smig. Au terme des débats, a-t-on appris, le patronat aurait fait des propositions importantes qui se déclinent ainsi : 15 % d’augmentation pour les salaires de moins de 50.000 Fcfa, 10 % pour ceux qui varient entre 50.000 Fcfa et 130.000 Fcfa ; 5% pour ceux entre 130.000Fcfa et 280.000 Fcfa et 2 % pour ceux qui sont plus de 280.000 Fcfa. Toutefois, le patronat aurait exigé en retour la réduction d’un certain nombre de taxes liées aux salaires, notamment l’Ipts et le Pps. Autant de propositions qui seront débattues ce soir au Palais de la présidence entre le Chef de l’Etat Boni Yayi et les syndicats.
Christian Tchanou