Anniversaire de décès des ambassadeurs de la culture

L’Etat béninois reste beaucoup devoir à ses artistes défunts
Après les cérémonies funérailles assistées des officiels dont des autorités du ministère en charge de la culture, les artistes béninois décédés sont classés dans les oubliettes, mises de côté les initiatives privées que prennent leurs familles respectives pour se souvenir de leur date anniversaire de décès.

Si le peuple béninois se souvient par an de la date de décès de chaque artiste, c’est grâce aux engagements des filles et fils respectifs du regretté. Adinassé Tokpo, Dèhoumon Adjagnon (Baba Yabo), Miguélito, Ignace de Souza, professeur Momby, Papillon, Adjahoui, Théodore Béhanzin, Minespis, Joseph Kpobly, Eustache Prudencio, pour ne citer que ceux-là. N’eut été les messes d’anniversaire et autres manifestations qu’organise chacun de leur progéniture, ces artistes, musiciens, comédiens, écrivains, dramaturges, plasticiens seraient tous oubliés au placard. Gnonas Pedro doit sa patrimonial à ses filles et fils qui depuis quatre ans ont mis sur pied un comité qui s’occupe chaque année de l’organisation de son anniversaire de rappel à Dieu. Les enfants du grand écrivain Eustache Prudencio ont quant à eux, initié un concours littéraire pour se souvenir de lui. S’il existe aujourd’hui une statue de Baba Yabo érigée à Porto-Novo, c’est grâce à la troupe Towakonou.
Ainsi de suite les membres de famille, groupes théâtrales ou orchestres de chaque artiste, de regrettée mémoire, s’organisent en leur sein et à leur manière afin de ne pas voir enterré définitivement le patrimoine que constitue ces illustres ambassadeurs de la culture béninoise.  La chose de la nation est donc réduite à une ou quelques familles. Les hommages ne sont pas à la hauteur de ce que méritent ceux-là qui ont travaillé de leur vivant, pour hisser haut le drapeau national. «Ils ont manqué du temps pour leurs familles respectives alors qu’ils en ont eu pour la nation toute entière. Ils ont passé leur vie à promouvoir la culture béninoise, à faire vivre tout ce que le Bénin a de culturel.»
Il urge donc que le gouvernement à travers le ministère de la culture, de l’artisanat et du tourisme, se réveille de son sommeil à propos. A la limite, instaurer une journée nationale d’hommage à la mémoire de tous les artistes décédés. Ou encore participer au financement des initiatives privées allant dans ce sens.

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Blaise Ahouansè

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