Remaniement ministériel

Comment Yayi peaufine ses stratégies
Le chef de l’Etat multiplie les stratégies pour domestiquer la classe politique nationale à la veille du prochain remaniement ministériel pour atteindre ses objectifs. Mais, il reste à savoir si ceux qu’il invite à la table à manger accepteront l’offre, en raison des risques qu’ils courent.

Le président de la République, Boni Yayi, montre sa volonté de récupérer la classe politique. Ces signes sont visibles sur le terrain et on n’a pas besoin d’être un visionnaire pour comprendre ses intentions. Ici, il s’agit à coup sûr de tendre la main à ceux qui s’opposent à lui en vue de la formation du nouveau gouvernement. Lors de la fête de l’indépendance à Parakou, le public l’a vu embrasser l’un des ténors du G13, Rachidi Gbadamassi, sous les applaudissements de la foule. Selon les in discrétions, pendant cette période, il a rencontré les ténors  de ce regroupement qui lui créent des ennuis à l’Assemblée nationale. Ce qui fait dire à plus d’un que ces derniers ne tarderont pas à retourner dans le giron du pouvoir. En outre, il y a  quelques jours, le chef de l’Etat a reçu en audience son ancien ministre de l’Environnement, Jean-Pierre Babatundé, membre du Mouvement africain pour la démocratie et le progrès (Madep) qui fait partie du G4. De même, la semaine dernière, le député Cyriaque Domingo était à ses côtés sur les chantiers de la route Bopa-Houéyogbé. Et dans les coulisses, le président Yayi prend beaucoup d’autres contacts en direction des rebelles pour former son gouvernement.
Toutes ces données montrent que le chef de l’Etat est décidé à faire tout ce qui est de son pouvoir pour avoir ses adversaires à ses côtés. Son objectif est simple à comprendre. Tout d’abord, il veut avoir le cœur tranquille pour limiter les problèmes politiques. Ainsi, il y aura un climat d’apaisement qui lui permettra de terminer son mandat en toute beauté, surtout qu’il y a des réformes administratives et constitutionnelles en vue. Ce sera sa manière de se réconcilier avec ses anciens alliés. Mais ces derniers accepteront-ils sa main tendue ? Premièrement, l’expérience a montré, selon ceux-ci, que le président Yayi a du mal à respecter ses engagements. Sur ce plan, il a déçu à plusieurs reprises la classe politique nationale aux lendemains des élections de 2006 et des législatives de 2007. C’est dire que les appelés prendront avec réserve la manne du régime en place. Ainsi, une question peut également se poser. N’est-ce pas une stratégie du chef de l’Etat pour avoir leurs soutiens pour gagner les élections de 2011 et les lâcher par la suite ? Ce qui est certain est que les G13, G4 et Force-clé ne sont pas dupes, ils doivent savoir  qu’il n’aura plus forcément besoin d’eux après 2011. Raison pour laquelle connaissant l’homme avec qui ils ont à faire, on apprend qu’ils sont en train d’accepter l’offre , juste pour rester au gouvernement pour avoir les moyens de  préparer un autre homme contre Yayi en 2011.  Cette idée est de plus en plus répandue dans les coulisses des adversaires du pouvoir en place.
Il ressort de ces considérations que la formation du prochain gouvernement est un véritable casse-tête pour le chef de l’Etat et ses adversaires. Face à cela, le chef de l’Etat fait ses calculs et se rend disposé à faire des concessions. Et Comme en politique tout est possible, on peut toujours s’attendre à des surprises..
Jules Yaovi MAOUSSI

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