Situation sociopolitique au Bénin

L’équation se complique davantage pour Yayi Le Bénin est en proie à des crises sociopolitiques depuis quelques mois. Les grèves n’en finissent point. Les populations crient famine. Les politiciens sont divisés. Au regard de tout cela et avec les développements de ces derniers jours, on se demande si le contrôle du pays n’échappe pas au président Boni Yayi.

La gestion que fait actuellement  le président Boni Yayi et son gouvernement des crises sur le plan social et sur le plan politique ne porte pas ses fruits. En effet, depuis des mois, des fronts de revendications sont ouvertes dans l’administration publique, des guerres de tranchée sont observées dans l’arène politique et une crise alimentaire sévère frappe les Béninois de plein fouet. Les solutions du gouvernement en place et ses approches d’appréhension de ces tensions ne donnent aucunement satisfaction à ses interlocuteurs.

Une situation sociale totalement en décadence
Sur le plan social, les  secteurs atteints par des grèves ne se comptent plus.  La politique sociale telle que menée par les actuels gouvernants ne rencontre pas l’assentiment des travailleurs. Plusieurs négociations entamées n’ont pas porté de fruits. Les syndicalistes excédés, ont  recouru dès lors à leur arme favorite : la grève. C’est ainsi que dans plusieurs secteurs ça bouillonne. On note dès lors que dans les administrations de la santé, de la justice, les préfectures et bien d’autres des débrayages sont observés. A cette situation déjà ingérable, viennent s’ajouter  les effets néfastes de la crise alimentaire. Malgré certaines mesures palliatives prises par le gouvernement, les populations accusent de plus en plus les coups de la cherté. Les négociations ouvertes entre le gouvernement et les centrales syndicales à ce propos, ont achoppé depuis. Les syndicalistes jugeant les offres du gouvernement insultantes, ont claqué la porte des négociations. Le pont est donc rompu et de nouveaux mouvements plus durs sont annoncés pour les prochains jours. D’aucuns craignent que la situation de 1988 qui a conduit à une paralysie générale de l’administration et du pays ne se répète. Puisque les syndicalistes se disent décidés à aller jusqu’au bout de leurs revendications. D’autres s’indignent de ce que le gouvernement n’ait point trouvé les solutions idoines pour régler ces problèmes sociaux et ait choisi la voie de l’affrontement. Pire, avec à sa tête le Chef de l’Etat, Boni Yayi, ce gouvernement se donne des vacances reléguant ainsi au dernier rang ces crises. C’est à croire que peu de considération est faite aux conditions de vie des Béninois.

La crise politique est à son paroxysme
Sur le plan politique, le président Boni Yayi est loin de pouvoir trouver la formule magique pour faire rallier ses opposants à sa cause. Très loin. La crise a encore de beaux jours devant elle. La bagarre à l’Assemblée Nationale mardi passé et  la plénière du jeudi dernier qui s’est terminée à queue de poisson constituent de parfaits indices. En effet depuis plusieurs mois, d’anciens alliés  du Chef de l’Etat lui ont tourné dos du fait qu’il ne tiendrait pas parole. D’autres par contre, l’accusent d’avoir des relents dictatoriaux ainsi que de fouler au pied les lois de la République. Les dernières élections locales et municipales ont davantage contribué à l’enracinement de la crise. D’abord, la cabale contre d’anciens alliés ayant refusé d’aller sur une liste commune avec les partisans du pouvoir ainsi que la volonté affichée du camp présidentiel d’arracher certaines mairies aux mains d’anciens compagnons. Ensuite, le refus délibéré du gouvernement d’installer certains conseils communaux surtout dans des municipalités où ses partisans ont perdu. La crise va connaître plus de durcissement quand le président Boni Yayi ne respectera pas ses promesses d’installer les conseils communaux querellés et qu’il prendra des ordonnances pour contourner la furie des députés. Aujourd’hui, c’est à une guerre de tranchée qu’on assiste entre les deux camps (les députés de la mouvance et ceux de l’opposition) avec le fameux projet de destitution du président de l’Assemblée Nationale, le Professeur Mathurin Nago. A l’heure actuelle, nul ne peut prédire la fin de cette crise. Surtout que le Chef de l’Etat rencontre toutes les peines du monde pour former son gouvernement dit d’ouverture. La cause selon des sources proches du palais est que ceux qui sont sollicités, déclinent l’offre au motif que la vie des ministres du Dr Boni Yayi n’est pas enviable. Autrement dit, il est de plus en plus isolé.

Benoît Mètonou

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