Il y a bientôt onze mois que ces agents ont été suspendus de travail et abandonnés sans salaire sans droit et constituant du coup une équipe de laissés pour compte. Leur situation préoccupe t-elle encore ? La direction générale de la Soneb et l’autorité de tutelle pour l’instant demeure muette. Toutefois, on sait que ces agents n’ont pas encore repris le service et aussi n’ont bénéficié d’aucun droit. C’était en octobre 2007, que ces agents ont observé une motion de grève en procédant à l’arrêt collectif de travail. A l’issue de cette mesure de protestation qu’ils ont prise revendiquant de meilleures conditions de travail, une décision de suspension de leur emploi par l’équipe dirigeante d’alors en a suivi. Ce qu’a dénoncé ces agents, qui estiment que cette mesure est « illégale et injuste ». Toutes les tentatives que leur collectif a menées visant à supprimer la précarité de l’emploi de ses membres, la mauvaise condition de vie et de travail, demeurent sans suite favorable. Or, il y a parmi les agents occasionnels, certains, qui sont au bout de vingt ans d’ancienneté et qui hélas, n’ont encore aucun statut déterminé dans la société.
Dans ces conditions, ces agents sont devenus la proie de maladies, de la mort et des misères de tous genres. Au total déjà six agents sont morts parmi eux en dix mois pour des raisons généralement connues : manque de soins et incapacité de subvenir à ses besoins. La mort vient de faucher Théodore Hounwanou le 19 Juillet dernier. Il est un agent occasionnel de la Soneb, décédé des suites d’une courte maladie et son corps se trouve présentement à la morgue Proci à Akpakpa. Selon des témoignages, Hounwanou a été envoyé à la Soneb par le ministère de la fonction publique en 1987 soit vingt et un ans de service dans cette société. Curieusement, jusqu’à ce jour il est demeuré agent occasionnel. Son état de santé a été aggravé par cette situation de licenciement dont il a été frappé. Son collègue Benoît Odoulami était décédé au Centre national hospitalier et universitaire (Cnhu Hubert K. Maga) de Cotonou des suites d’une courte maladie dans les mêmes conditions. Un des leurs a appris il y a quelques jours le décès de sa femme alors qu’il était à la quête de l’argent pour venir la soigner.
Marius Kpoguè