« Menaces » faites au journaliste

Les diligences et recommandations du SYNAPROMEB
Saisi par le confrère chroniqueur parlementaire au journal « Le Matinal », Jean-Christophe HOUNGBO, qui se plaignait dans son courrier, de « menaces » et autres intimidations subies ou reçues de la part du Commandant militaire de l’Assemblée nationale, du fait de ses écrits, le Syndicat national des Professionnels des Médias du Bénin (SYNAPROMEB) a aussitôt saisi, par lettre, le mis en cause en vue de le rencontrer. Accédant à la demande du SYNAPROMEB, le Commandant militaire de l’Assemblée nationale, le colonel Antoine Guy ADJAHO, a convié le syndicat à le rencontrer dans la journée du lundi 1er septembre 2008. La rencontre s’est déroulée en présence du chef des agents déployés au Parlement et de l’attaché de presse du président de l’Assemblée nationale, M. Firmin GBEKAN qui a aussi fait état de ses récriminations à l’encontre de notre confrère, toujours à cause de ses écrits qu’il considère comme de la « méchanceté gratuite contre sa personne ».
Des échanges, il ressort que le Commandant militaire de l’Assemblée nationale ne reconnaît pas avoir interpellé ni intimidé le confrère Jean-Christophe HOUNGBO. Le colonel Antoine Guy ADJAHO dit l’avoir simplement « appelé, en compagnie de deux de ses confrères », pour lui signifier qu’ « il est dans une logique de destruction », qu’ « il n’a pas sa place dans la corporation » et que s’il continue ainsi, « il va s’autodétruire ». De même, le colonel Antoine Guy ADJAHO se plaint de ce que notre confrère aurait saisi un militaire par le col, ce que dément formellement ce dernier, etc.
A la suite de cette séance qui s’est déroulée dans une ambiance courtoise, la délégation dépêchée à l’Assemblée nationale par le SYNAPROMEB a échangé avec le confrère Jean-Christophe HOUNGBO et a également rencontré les confrères Francis OKOYA président du Réseau des Journalistes accrédités au Parlement (REJAP) et Vincent LEZINME. De leurs déclarations, il ressort que même s’il n’a pas ouvertement et de façon flagrante menacé le confrère Jean-Christophe HOUNGBO, le Commandant militaire de l’Assemblée nationale, par ses propos et le ton utilisé, serait apparu menaçant, et que certains agents présents auraient déclaré avoir déjà « décidé d’en finir avec notre confrère en le corrigeant ». Et que cela s’ajoute à d’autres menaces enregistrées de la part de certains députés proches du pouvoir en place.

Observations
Le SYNAPROMEB salue la diligence avec laquelle le Commandant militaire de l’Assemblée nationale l’a reçu et prend acte de ses déclarations selon lesquelles il dit entretenir de bons rapports avec les journalistes accrédités au Parlement, et qu’il n’a pas intérêt à entretenir des relations conflictuelles avec eux,
Le SYNAPROMEB observe que le Commandant militaire a des griefs contre le confrère Jean-Christophe HOUNGBO dont il a assemblé un certain nombre de papiers en y mettant en exergue les passages sur lesquels il a des choses à lui reprocher,
Le SYNAPROMEB prend également acte de ce que le Commandant militaire dit ne pas avoir « interpellé » notre confrère mais qu’il l’a plutôt « appelé » dans le cadre d’une « démarche pédagogique » pour lui faire ses observations parce que « la plume, autant que l’arme, peut détruire ».

Publicité

Des recommandations
Ainsi qu’il le lui a expliqué au cours de l’entretien, le SYNAPROMEB tient à rappeler au Commandant militaire de l’Assemblée nationale, que, quel que soit le bien fondé de sa colère ou de ses récriminations, il ne devrait pas appeler le journaliste dans son bureau pour lui faire des observations, Car cela peut s’assimiler à une mesure d’intimidation, plus encore venant d’un militaire,
Le SYNAPROMEB lui a expliqué et réitère par la présente déclaration, que des voies de recours existent au sein de la corporation (ODEM, HAAC) ou même devant les tribunaux. Le SYNAPROMEB lui a aussi suggéré de ne plus se mêler des problèmes de presse et de s’en remettre à l’attaché de presse du président de l’Assemblée nationale, en cas de besoin.

Par ailleurs, le SYNAPROMEB a été informé par certains confrères chroniqueurs parlementaires que, du fait de leurs écrits jugés défavorables au président de l’Assemblée nationale, ils seraient menacés parce que, leur dirait-on, leurs organes sont en partenariat avec l’Assemblée nationale et qu’ils ne devraient donc plus critiquer.

A cet effet, le SYNAPROMEB dénonce avec fermeté toutes les formes de violence qui s’exercent sur les professionnels des médias,
Invite tous les professionnels des médias du Bénin à toujours tâcher d’accomplir leur travail avec professionnalisme et esprit de responsabilité,
Les rassure du soutien indéfectible du syndicat et de son engagement à leurs côtés pour le triomphe de la liberté de presse dans notre pays,
Invite les autorités à divers niveaux à ne pas considérer les professionnels des médias comme des adversaires, voire des ennemis, mais à leur faciliter la tâche dans l’exercice de leur métier, plus difficile et délicat qu’il n’y paraît.
Vive la presse béninoise libre, responsable et intègre

Publicité

Fait à Porto-Novo le 1er
septembre 2008,

Pour le SYNAPROMEB,
Le Secrétaire général national
Wilfried Léandre
HOUNGBEDJI

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité



Publicité