Rentrée scolaire

/food/affagnonraoul.jpg » hspace= »6″ alt= » » title= » »  » /> «La date du 06 octobre ne répond  à aucune disposition règlementaire»
Ils continuent de rejeter la rentrée scolaire 2008-2009 fixée  au 06 Octobre  par le gouvernement. Le Syndicat national  des enseignants du secondaire –Bureau de Liaisons (Snes-Bl) évoque diverses  raisons  pour expliquer sa position. Leur porte parole Raouf Affagnon  en parle ici, tout en précisant  qu’il ne s’agit pour le moment  que d’une menace  de boycott.

Nouvelle Tribune : Quelles  sont les vraies raisons  qui vous amènent  à rejeter  la date de la rentrée  fixée au 06 octobre ?

Raouf Affagnon : Si  aujourd’hui, le Snes-Bl et derrière lui,  le Collectif des syndicats  du sous secteur  de l’enseignement  secondaire  rejettent  cette date,  trois raisons  l’expliquent. Premièrement,  cette date  est différente  de celle consensuelle   que  les syndicats  ont réussi  à dégager  ensemble avec les membres  du cabinet  de notre ministre de tutelle. Deuxièmement, la date  du 06 octobre  a bien  l’air  d’une  date fixée par rapport  à la position  de la lune. Une date  qui n’a rien  à voir  avec  les dispositions  règlementaires. Car pour  fixer  la date  d’une rentrée scolaire, il faut  tenir compte  de celle de départ  en vacances. Or pour  l’année écoulée, nous sommes  allés en vacances en juillet. De cette  date, on doit compter au moins 75 jours  de vacances conformément  aux textes en vigueur. D’où la date  du 13 octobre  que nous avons  retenue. La troisième  raison,  c’est qu’au cours  des concertations entre les responsables syndicaux et les membres  du cabinet du ministre Ouinsavi, on leur a fait  croire   que les  enseignants  n’ont pas droit  aux vacances, créant ainsi  une terrible  confusion  entre  les enseignants  qui ont  droit  à la craie  et ceux qui ont droit au bureau.

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 Vous exigez le 13 octobre  pendant que le gouvernement  soutient  la date du 06 octobre. Une semaine de différence. N’est-elle pas négligeable  pour qu’on en fasse une grande histoire ?
 Les droits des  syndicaux, pour rien au monde, ne doivent  être violés. C’est  ce qui explique notre  attachement à cette  semaine que l’autorité  veut  nous arracher  de façon simpliste. Ce qui est  important à souligner, c’est que  dans notre  entendement, cette semaine que nous   réclamons  peut  nous aider  à bien  démarrer la rentrée, ce qui  pourra  ouvrir  la porte  à une année scolaire  apaisée. L’autre chose que les autorités  ne semblent  pas comprendre, c’est que  la législation  scolaire  nous interdit  les perturbations liées aux grèves, aux formations  et aux  visites médicales , alors  que nous  n’avons pas le système de remplacement  des enseignants  lorsque   les titulaires sont  absents.

Comment  expliquez-vous que le boycott  soit devenu  le mot d’ordre  de grève  des syndicats  d’enseignants  à la veille  de chaque rentrée scolaire depuis quelques  années ?
 Les menaces  de boycott  de la rentrée cachent  généralement  un esprit, à savoir le souci  d’avoir  un temps  scolaire intégral, comme  l’exige  la législation. On  peut  commencer la rentrée à tout moment  de l’année, même si c’est  apparemment   tard. Mais lorsqu’on commence, il faut  nécessairement  respecter  la durée de l’année scolaire, qui est de  36 semaines  au  Bénin.  Le souci des dirigeants, c’est   d’amener les autorités  à comprendre  qu’une rentrée se prépare. Mais hélas, nos  ministres ne comprennent  toujours  pas qu’il y a des tâches  incontournables. Pour eux, la rentrée n’est qu’une  date. Si non, comment comprendre  que jusqu’à l’heure  où nous  parlons, vous ne verrez  pas par exemple, dans un aucun journal, la liste exhaustive   des  fournitures scolaires. Même chose pour les formations  et recyclages annuels des enseignants. Nous sommes  en train d’apprendre qu’une d’entre elles commencera le 06 octobre prochain. Vous vous rendez compte ? Et c’est  à cette  même  date  qu’on tient à faire démarrer la rentrée.

 D’autres syndicats, notamment la Cstb menace  également  de boycotter la rentrée si le gouvernement ne mette  pas fin aux Nouveaux programmes d’études ( Npe). Quel est  votre avis  sur la question?

 C’est  leur droit le plus  élémentaire  d’exprimer  des regrets au sujet  des programmes actuellement en vigueur dans nos établissements. Personne  ne peut  le leur  contester. C’est une question  qui avait été  déjà débattue  de long en large au forum  national  sous le secteur de l’éducation  tenu en 2007. Et  je crois  qu’un consensus  avait été  dégagé. Et si j’ai bonne mémoire, c’est  le  maintien  de ces programmes  qui été retenu, mais des  recommandations  ont été faites sur les mesures correctives nécessaires à y apporter. En  réalité, si la Cstb continue d’avoir   des raisons  de s’opposer à la  mise  en œuvre  de ces programmes, c’est parce  que le gouvernement  continue  d’entretenir   et d’afficher une mauvaise attitude  à l’un  des problèmes majeurs  qui sont à la base de l’application  de cette  approche, à savoir, la non résolution de la question  de formation, notamment celle des enseignants contractuels et  communautaires locaux. Il est  universellement  reconnu  qu’aucune  réforme  ne peut prospérer  si l’on ne  met pas à disposition des ressources humaines qualifiées et en nombre suffisant.

 Un dernier mot?
 Ce que je tiens à clarifier , c’est que  jusqu’ ici, le collectif  des enseignants n’a pas  encore opté  pour un boycott  de la rentrée. Nous avons demandé   que notre ministre  de tutelle négocie  avec  sa collègue Christine Ouinsavi pour une rencontre conjointe afin  que nous  discutons  de deux questions  majeures. La première consistera  à identifier  les problèmes posés dont le règlement  pourra  ouvrir  les perspectives  d’une bonne rentrée apaisée. Si  cette rencontre se tenait, ce serait un pas  de plus qui sera  marqué  dans le sens  de la promotion su dialogue social. Au cas contraire, nous  assisterons tous à une rentrée improvisée et bâclée.
Propos recueillis  par
Christian Tchanou

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