Atelier régional à l’hôtel du lac

Pour une meilleure politique de sécurisation foncière en Afrique de l’Ouest et à Madagascar
Un atelier régional  de réflexion  et d’échange  sur « Les pratiques  de sécurisation  foncière rurale à l’échelle communale en Afrique de l’Ouest et à Madagascar » se tient depuis hier à l’hôtel du Lac de Cotonou.

 La cérémonie d’ouverture des travaux a été  présidée   par le ministre  de l’Agriculture,  de l’élevage  et de la pêche, Roger Dovonou.

Venus  de plusieurs  pays de l’Afrique de l’Ouest, dont le Niger, le Burkina-Faso, le Bénin,  le Sénégal  la Côte d’Ivoire, de Madagascar, de la France, des Etats-Unis, etc., des experts  et autres acteurs du foncier participent depuis hier à l’hôtel du Lac à Cotonou à un atelier régional de réflexion et  d’échange. Il porte sur le thème : « Les pratiques de sécurisation  foncière  rurale  à l’échelle  communale en Afrique de l’Ouest  et à Madagascar ». Intervenant à l’ouverture des travaux, le  ministre  de l’agriculture, de  l’élevage et de la pêche, Roger Dovonou,  a indiqué  que la pertinence de ce thème s’illustre bien   dans le  contexte  actuel  du secteur foncier en Afrique. «  Nos pays sont caractérisés par  la  prépondérance  du secteur agricole, et leurs stratégies  de développement  sont fondées  sur la terre  qui constitue  le support  de l’activité économique » a-t-il souligné. Et c’est ainsi, qu’au Bénin, par exemple,  le Gouvernement, à le croire, s’est assigné comme objectif de renforcer  la sécurité foncière des producteurs  ruraux,  de limiter  les abus sur le «capital  terre », afin de  stimuler  l’investissement  dans la  production agricole  et contribuer  ainsi  à un croissance  économique soutenue  et à la réduction de la pauvreté. Cette perspective,  selon le ministre Dovonou,  est  commune  à tous les pays africains et  fonde une  réforme  foncière  d’envergure, basée sur  les réalités socioculturelles et sur les exigences d’un  développement  socio-économique durable.
 Si tous les  Etats  de l’Afrique de l’Ouest et de Madagascar sont entrés dans la phase  active de la décentralisation,  celle –ci exige  une grande responsabilisation  des communautés  à la base et de leurs organes  élus  dans  la gestion des affaires  dont  le foncier rural  constitue le nœud gordien. En outre,  il est constaté  que la problématique  de  la gestion  foncière  évolue   de plus en plus  en relation étroite  avec celle de  la promotion  de la décentralisation,  d’où l’exigence  croissante  de la participation  des acteurs  ruraux  à la définition  des solutions de  sécurisation  foncière  et sa prise  en charge  effective. En conséquence, insiste le ministre Dovonou, les législations  foncières  des pays concernés confèrent d’importantes  prérogatives  aux administrations  locales  en matière  de gestion  du foncier. Et de poursuivre : « L’approche  stratégique  mise en  œuvre  varie  d’un  pays à un autre. Nous sommes conscients qu’il y a des  succès  patents  à la pratique, il est donc  indéniable  que  nous gagnerons à confronter  les pratiques de nos  différents  pays afin d’en tirer des éléments  pour une amélioration significative  de nos systèmes  de gestion foncière ». Le présent atelier se justifie donc amplement en ce qu’il  favorisera  une meilleure  compréhension  des enjeux , des conditions et modalités  d’une gestion  foncière  communale , à la lumière  des pratiques  des  pays respectifs  qui y prennent  part.
Aux côtés du ministre  de l’agriculture,  deux autres ministres du gouvernement, à savoir, le ministre de l’environnement,  François Noudégessi et le ministre de la décentralisation, Issa Démolé Moko , tous deux présents également hier à la cérémonie d’ouverture des travaux ont salué  la ,tenue de cet atelier, qui pour eux,  s’inscrit  dans  le même ordre d’idées que la politique qu’entreprend  depuis  peu le gouvernement du Dr Boni Yayi,  dans le domaine foncier au Bénin. Le représentant du  ministère français des affaires étrangères et européennes, Pierre Laye, est allé  dans le même sens,  en soulignant l’importance des question foncières dans  les différentes politiques de coopérations qui lient la France et l’Union européenne avec les pays de l’Afrique de l’Ouest et le Madagascar.  Affaire d’accès et de gestion des ressources  naturelles en milieu rural,  affirme-t-il,  affaire d’accès  au logement  et aux services essentiels en milieu  urbain,  la question  foncière  recouvre  et renvoie  à des réalités  et problématiques  bien différentes suivant  les contextes et les sociétés. Les travaux de  cet atelier finissent le  vendredi  24 octobre prochain.
Christian Tchanou

Mr Jean Aholou,  Conseiller  technique  des opérations foncières à Gtz
« Cet atelier revêt un sens capital pour les questions foncières  dans les  pays  de l’Afrique de l’Ouest et le Madagascar, qui continuent de se poser avec acuité. C’est donc la raison  pour laquelle Gtz y accorde  une importance particulière et s’implique activement dans son organisation. Vous n’êtes  pas sans ignorer que le  foncier  fait partie de nos jours des potentiels  de production agricole  qu’on ne peut plus minimiser. En organisant  cet atelier régional, les initiateurs et différents partenaires, ont  compris qu’il est temps  de permettre aux Etats subsahariens  de disposer d’une bonne et efficace politique foncière en vue de la croissance de leurs économies respectives. La Gtz, à travers son programme  de conservation  et de gestion des  ressources  naturelles  au Bénin, se trouve dans la même dynamique. Elle s’implique de plus en plus dans  la sécurisation foncière rurale, à travers un cadre juridique  adéquat  qui a  déjà abouti  à l’adoption  de la loi 2007-03 du 16 octobre 2007 portant  régime foncier rural en République du Bénin. Ce qui apparaît  désormais comme une innovation majeure qu’il   faut partager  avec d’autres  expériences  dans la sous région. D’où  l’initiative de cet atelier  régional  que le Bénin  a l’insigne honneur d’abriter pendant une semaine. Nous croyons qu’en la matière, le Bénin a des choses à démonter  aux autres pays frères qui  ne se sont pas encore appropriés  cette loi fondamentale  dans la gestion des questions foncières. Il est aussi heureux de noter, qu’à travers son nouveau cadre juridique, l’Etat béninois  a pu réussir à faire estomper le dualisme juridique qui s’observait  en matière  de gestion  foncière.  Je tiens aussi à préciser qu’il faut aujourd’hui élaborer une politique foncière  qui prend  réellement en compte les besoins des populations pauvres de nos pays. Une politique qui passe par  un cadre règlementaire favorable aux pauvres, des titres ou actes qui leur sont résolument favorables,  un système  de gestion de l’information  foncière lui aussi favorable, un programme  durable  de renforcement des capacités, un système de recouvrement des coût  de l’administration  foncière aussi favorable, etc. »

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