Désignation de nouveaux chefs lieux

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Le gouvernement fait marche arrière
Le gouvernement de la République du Bénin recule devant les premières réactions suite à la publication de la liste des probables chefs lieux des nouveaux départements.  Il a donc annoncé hier  l’abandon de son projet de désignation des chefs lieux des nouveaux départements.

En soixante-douze (72) heures, le ministre en charge de la décentralisation, Issa Démonlé Moko, est intervenu deux fois à travers les médias en donnant sur ce même projet de désignation des chefs lieux des nouveaux départements, deux informations contradictoires. La première fois, lundi, le ministre a annoncé avec beaucoup fierté, que Kandi, Savalou, Ouidah, Djougou, Aplahoué et Pobè étaient respectivement les chefs lieux des départements de l’Alibori, des Collines, de l’Atlantique, de la Donga, du Couffo et du Plateau. Suite aux contestations enregistrées notamment à Dassa et à Savè dans le département des Collines où les populations ont dû manifester contre le choix de Savalou, le ministre de la décentralisation est revenu sur les plateaux de télévision hier jeudi. Le matin sur Canal3 Bénin et le soir sur la télévision nationale, M. Démonlé Moko tente de rectifier le tir. « J’ai parlé de propositions » a-t-il indiqué avant d’annoncer la nouvelle décision du conseil des ministres. Elle consiste à l’écouter, et conformément « à l’attachement du président de la République à la paix sociale puis à la construction d’un Bénin émergent, moderne et prospère », en un nouveau découpage territorial plus « ambitieux ».  Et pour cause ! Le présent découpage ayant donné naissance aux six nouveaux départements dont le choix des chefs lieux occasionne des réactions « est vieux », a indiqué le ministre parce que, rappelle-t-il, « il date de 1999 ». Sans s’être fait davantage clair, le ministre de la décentralisation, a, au nom du gouvernement remis en cause les résultats du premier travail qu’il a présentés lundi à la télévision, prenant l’engagement de se mettre de nouveau au travail pour des propositions relatives au nouveau découpage territorial au terme duquel, le Bénin pourrait compter plus de douze (12) départements. Ce qui permettra sans doute de contenter toutes les villes qui souhaitent devenir chefs lieux de département.
Ludovic D. Guédénon

le jeu flou du gouvernement
Suite aux contestations nées de la désignation des chefs lieux de départements, le gouvernement a cédé à la pression de la rue en moins de 48 heures. Il décide aujourd’hui de reprendre le découpage en accord avec les différents antagonistes. En réalité, cette reculade subite du gouvernement n’est pas innocente. En effet, on observe que tous ces mouvements déclenchés ça et là ont été montés de toutes pièces. Les instigateurs de ces troubles ne sont vraisemblablement pas loin du gouvernement. Car, plusieurs des ténors de la mouvance présidentielle, originaires des villes qui ont bruyamment manifesté, avaient lors des campagnes électorales passées, promis aux populations de ces régions, le privilège d’abriter le chef lieu de leur département. Alors, se trouvant dans l’impossibilité d’honorer cet engagement, il faut alors créer une situation pour pouvoir contenter tout le monde. Ainsi donc, lundi dernier le ministre Issa Démonlé Moko, monte au créneau pour annoncer une désignation provisoire des chefs lieux de départements, bien que cela ait fait l’objet d’un travail scientifique. C’est là le premier acte du scénario. Deuxième acte : tapis dans l’ombre, les marionnettistes tirent la ficelle des populations qui barricadent les voies et brûlent des pneus en guise de protestation. Acte trois, le gouvernement prend prétexte sur ses manifestations suscitées, se rebiffe et décide de revoir sa copie. Et c’est bien là l’objectif principal de cette décision, qui n’était qu’un ballon d’essai pour prétexter d’une remise en cause du travail qui a été fait depuis une dizaine d’années. Ainsi, le gouvernement pourrait avoir désormais les coudées franches pour récompenser qui il veut. Cette manière de faire, à tous points de vue malhonnête, dénote d’une mauvaise foi de la part des autorités de ce pays. Sinon, pourquoi ne pas remettre directement en cause le découpage tel que fait il y a dix ans, au lieu d’imaginer ce périlleux scénario ?  Une chose est certaine aujourd’hui, l’objectif visé est atteint, et dans les prochains jours, les départements vont naître comme des champignons.
Benoît Mètonou

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