Fonction publique

Les atouts et insuffisances de l’administration béninoise
L’émission « Eclairage » de la radio nationale de ce dimanche sur la radio nationale a permis aux Béninois de toucher du doigt les atouts et les maux qui gangrènent l’administration publique béninoise.

C’était à la lumière des analyses de Jean Batiste Elias, président de l’observatoire de la lutte contre la corruption (Olc), de Idrissou Boukary,  Secrétaire général du ministère de la reforme administrative et institutionnelle et de Corneille Ouinsou,  psycho-sommatien.

« L’administration publique béninoise est le reflet de la situation socio- politique et environnementale actuelle » a déclaré Idriss Boukary. On lui reconnaît des atouts non négligeables en même temps que d’énormes maux qui ne peuvent être guéris que par l’application des textes en vigueur. Il ajoutera que les atouts de cette administration sont analysables sur plusieurs points qu’il regroupe en trois catégories, à savoir : la structure de l’administration, les ressources humaines et la procédure de la gestion administrative. Il classifie le premier point en trois niveaux : le niveau central, le niveau départemental et le niveau communal. Le second point qui est relatif aux ressources humaines de l’administration  béninoise est caractérisé par 20 % de cadres de la catégorie A,  45% de la catégorie B. Il faut noter que 70% de cet effectif  ont vingt ans d’ancienneté, 56% travaillent dans les départements du Sud. De plus, 5% de cet effectif à moins de trente ans. Après avoir signalé qu’il est impérieux de fixer les objectifs que chaque cadre doit atteindre, le secrétaire général du ministère de la réforme a ajouté que la gestion actuelle de l’administration est basée sur le principe des résultats. Pour Jean-Baptiste Elias, les atouts de l’administration béninoise résident dans les textes qui la régissent et leur application réduira sensiblement les malversations dont elle est victime de 60%.  Pour ce qui est des insuffisances de l’administration béninoise, les trois invités ont dégagé la corruption et le détournement des deniers publics. Ils ont cité le cas des missions fictives en complicité avec certaines autorités communales et celle de la gendarmerie. Face à ce phénomène, Corneille Ouinsou invite le gouvernement à prendre des sanctions sévères  pour contrecarrer ces Béninois qui ne savent que mettre leur intélligence au service de la ruse. Quant à Jean-Baptiste Elias, il affirme que l’impunité n’explique pas la corruption mais l’accentue. Il ajoute entre autres que le chef de l’Etat soutient cette pratique lorsqu’il viole les décrets que lui-même a pris. Il prend l’exemple de la nomination  des inspecteurs des ministères qui ne répond pas aux dispositions du décret 2006 /699 du 11 décembre 2006. Ce décret définit le profil des inspecteurs des ministères qui veut que l’occupant de ce poste soit un cadre de la catégorie A1 et d’une ancienneté de 10 ans.

Evelyne Bolougbé (stag)

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