Le contrôle de la commission d’enquête divise les députés
Les députés de la 5è législature, toutes tendances confondues, ne sont pas arrivés vendredi dernier à harmoniser leurs points de vue sur les modalités de constitution de la commission d’enquête qui sera créée pour contrôler les activités et la gestion du président de l’Assemblée nationale. Les députés ont dû passer une nuit blanche du vendredi nuit au samedi matin au palais des gouverneurs à Porto-Novo. En réalité, après lecture du rapport de la commission des lois, les députés devraient constituer la commission d’enquête pour le contrôle de la gestion du président de l’Assemblée nationale. Mais chose curieuse, c’est le contrôle de cette commission d’enquête qui préoccupe les députés. En effet, au début de la plénière, une communication a été introduite par les députés de l’opposition parlementaire pour une demande d’apparentement des députés de Force Clé et autres après cassure du groupe parlementaire « Sursaut patriotique ». Cet apparentement a été fait avec le groupe parlementaire G13 présidé par Issa Salifou conformément aux dispositions de l’article 24 alinéa 4 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui dispose « Les députés qui n’appartiennent à aucun groupe peuvent s’apparenter à un groupe de leur choix, avec l’agrément du Bureau de ce groupe. Ils comptent pour le calcul des sièges accordés au groupe dans les commissions ». Avec cette formule, l’opposition parlementaire se taille la part du lion après répartition des sièges. Elle pourra donc contrôler le bureau de cette commission avec un nombre de 5 sièges. Ce qui n’est pas du goût des députés de la majorité présidentielle; c’est-à-dire des Fcbe qui ont demandé aussi un apparentement de trois députés à un groupe parlementaire Fcbe. Mais cette idée a été très tôt contestée par les députés du camp adverse. En se basant sur les textes régissant l’institution parlementaire, les députés du nouveau groupe parlementaire G13, ceux des deux groupes parlementaires de l’Add et ceux du Prd-Prs pensent que seules les communications lues au début de la séance plénière peuvent être considérées. Ils estiment par ailleurs que les questions d’apparentement intervenues au cours de la séance plénière ne sauraient faire l’objet de considération qu’après la plénière qui statue sur le dossier. Un débat houleux s’en est suivi à l’hémicycle entre les deux courants politiques à propos de cette question d’apparentement. Au bout de trois suspensions, intercalées par de chaudes empoignades, les députés n’ont pu s’entendre sur la question. C’est dans cette confusion totale, qu’autour de 3 heures du matin le samedi dernier, que la séance plénière a été suspendue et reportée à ce lundi 27 octobre 2008. On se demande alors ce qui adviendra ce jour en plénière avec cette prise de position rigide de chaque camp politique. Le président Mathurin Nago finira t-il par céder à la pression et aux stratégies parlementaires des députés de l’opposition? Les débats de ce jour apporteront plus d’éclaircissements à la mise sur pied de cette commission d’enquête et au groupe politique qui aura le soin de la contrôler.
Ismail Kèko