Lettre ouverte

à son Excellence, Docteur Boni YAYI, PRESIDENT de la REPUBLIQUE
Objet : Scandale à la Présidence de la République. Monsieur le PRESIDENT de la REPUBLIQUE
Bonjour, Avant tout propos, je tiens à vous saluer, saluer vos efforts constants et votre détermination à lever les obstacles dans la perspective de construire un BENIN émergent et prospère.

En tant qu’artiste, je reste sensible à votre ambition personnelle  de faire rayonner la culture béninoise, d’en faire une activité qui en impose par la qualité de vie de ses hommes. Ce faisant, vous ferez mentir une anecdote légendaire qui veut faire de la culture le parent pauvre de l’activité économique. C’est au nom de cette considération, que je viens porter à votre connaissance, Monsieur le Président de la République, ce qui suit.
 Dans le cadre de la décoration des nouveaux bâtiments du Palais de la Présidence de la République, le système national des marchés publics a livré les artistes plasticiens décorateurs aux hommes d’affaires et puissances d’argent de la place. C’est ainsi que la Société COMOVEP, représentée par David GBAHOUNGBA en collaboration avec Clauvis AGOSSOU, a sollicité le partenariat d’un collectif d’artistes plasticiens dont je suis le représentant. Ledit partenariat a été régulièrement consigné par l’acte notarial du 23 août 2007 de Me Denise EHOUZOU GANGNITO pour la décoration des nouveaux bâtiments du Palais de la Présidence de la République, à savoir : l’espace présidentiel, le cabinet civil, le cabinet militaire.
 Dès janvier 2008, les Curriculum Vitae et coupures de presse des artistes du  collectif ont été pris pour constituer les dossiers de candidature de présélection d’appel d’offre. C’est alors que la Société COMOVEP a été retenue à soumissionner pour les marchés de décoration les 19 mars et 11 avril 2008.
Pendant quarante jours ininterrompus, au rythme de dix-huit heures de travail par jour, le collectif s’est échiné à constituer et soumettre  les dossiers des lots 1c et 2c montés avec 479 maquettes et photos d’œuvres de l’esprit. Tout ceci  après une visite guidée des multiples bureaux des nouveaux bâtiments du Palais et une remise des plans selon les règles de l’art.
Dès la réception des dossiers, Clauvis AGOSSOU et David GBAHOUNGBA ont totalement disparu du circuit et rompu tout contact avec le collectif, en le privant de toutes informations sur la suite des dossiers. En mai 2008, la Présidence de la République envoya à David GBAHOUNGBA la notification des lots 1c et 2c gagnés par la Société COMOVEP.
 Malgré cela David GBAHOUNGBA n’a pas cru devoir respecter l’acte notarial au bas duquel il a apposé sa signature.

Nous sommes ainsi arbitrairement spoliés et dépouillés de tous nos droits et de nos intérêts. Tous nos efforts pour ramener  David GBAHOUNGBA à la raison sont restés vains.
 En effet, j’ai régulièrement saisi, par lettres, diverses autorités compétentes impliquées dans ce dossier, à savoir : le Président de la République en confidentiel, le Directeur de Cabinet Civil du Président de la république, L’Intendant du Palais de la République, le Ministre de l’Urbanisme, le Directeur National des Marchés Publics, le Cabinet d’ Architecture Afrique OMNITECK d’une part ; le FONAC, l’Organe Présidentiel de Médiation (OPM) d’autre part et enfin le Président de l’ Association des Artistes Plasticiens du Bénin (APB).
Le Directeur National des Marchés Publics, face à ma détermination à informer le Chef de l’Etat par lettre ouverte, me dissuada et me proposa d’inviter David GBAHOUNGBA dans ses bureaux pour un règlement à l’amiable. Ce fut le lundi 21 septembre 2008, quand il m’a reçu au bureau. Hélas ! La rencontre n’a jamais eu lieu.
L’Intendant du Palais m’a téléphoné sur un numéro voilé le 23 septembre 2008, dès réception de ma lettre pour une consolation, dirais-je, en ces termes : « Celui qui vous invite à son mariage, vous invitera au baptême ; selon un dicton de chez moi.»
Au niveau du Cabinet Civil, c’est Dame ATCHOU qui m’a répondu, suite à ma dernière lettre adressée à Monsieur Nestor DAKO. Par appel téléphonique du mardi 21 octobre 2008, elle me tint des propos inappropriés : «Ton dossier n’est pas ici. Tu nous importunes. Vas à la justice. Nous sommes dans un pays de droit. La prochaine fois, ta lettre sera  simplement classée. » Elle hurla presque et cela dura 03 minutes et 40 secondes, à partir du numéro 21302566.

Aux termes de toutes ces démarches plutôt infructueuses, il ne me reste qu’un recours, l’ultime recours c’est-à-dire  m’adresser directement à votre Haute Autorité, à votre cœur, Monsieur le PRESIDENT de la République. Cette lettre ouverte n’est donc ni plus ni moins que le SOS d’un citoyen lésé,  qui ne compte que sur votre clairvoyance pour rentrer dans ses droits légitimes.
Mon existence perd tout son sens si David GBAHOUNGBA continue de détenir par devers lui mes 35 années  de recherches, de création et d’expertise. Je ne saurais continuer de vivre et de voir mourir à petits coups mon foyer et mon entreprise, ma crédibilité partir en fumée auprès d’institutions  financières, de parents et d’amis à qui j’ai emprunté d’importantes sommes pour faire face aux charges financières liées à la conception des maquettes des œuvres qui ont constitué les dossiers soumis.
Tenez ! Croyez que mes enfants (élèves, étudiantes, dont nièces et neveux orphelins à charges) n’ont pu effectuer la rentrée scolaire 2008-2009 en raison de mes difficultés financières actuelles. Moralement, je dois le confesser, je suis affecté, très affecté. Je n’en peux plus. Sept mois déjà !
En votre qualité de Maître d’Ouvrage, de Premier Magistrat de la République, de Père de la NATION, au nom de votre bienveillance à l’endroit des artistes, je m’en remets à vous pour une solution rapide  à ce problème qui ne fait que trop durer.
Je vous prie de bien vouloir accepter, Monsieur le Président de la République, l’expression de mes hautes et sympathiques considérations.

   Abomey-Calavi, le 07 novembre 2008
L’Artiste, votre Protégé.                                                                 
  Koffi   GAHOU
BP : 248 Abomey-Calavi
Tél : 97131691

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