Obama


Et le plus dur commence
Plébiscité à la tête de la plus grande puissance mondiale, Barack Obama, 47 ans,  d’origine africaine, devra maintenant répondre aux nombreuses attentes que sa candidature a suscitées de par le monde. De quels atouts dispose-t-il pour répondre à ses défis? 52% pour Barack Obama, contre 47% pour John Mc Cain. Soit, 349  grands électeurs pour le premier et 163  pour le second. C’est donc par ce score écrasant, sans appel, prédit par tous les sondages, qu’un Noir  prend pour la toute première fois de l’histoire les rênes de la grande Amérique. Plus qu’une victoire électorale, c’est plutôt une véritable révolution. Et à monsieur le futur président des Etats-Unis d’Amérique de planter le décor, au soir de sa brillante élection : «»Si jamais quelqu’un doute encore que l’Amérique est un endroit où tout est possible (…) la réponse lui est donnée ce soir».». Toujours dans  son  discours de candidat victorieux, il disait   à son peuple qu’il ferait preuve de bonne foi dans les décisions qu’il prendrait, tout en le mettant en garde sur le fait qu’il ne manquerait pas de faire  sans doute des mécontents.
 Au-delà de ses mises au point, c’est qu’Obama a  fait beaucoup rêver le monde, et en particulier le peuple américain, dont la grande majorité attend de lui l’amélioration de ses  conditions de vie et de travail.  En effet, il a promis de baisser les impôts à plus de 80% de la population. Il a fait beaucoup d’autres promesses, dont la réalisation devrait apporter plus de justice au sein d’une population dont les plus faibles ont trop longtemps nourri s des frustrations. Ces promesses sont la clé de voûte de sa grande popularité au sein de l’opinion nationale. Saura-t-il se donner les moyens et les atouts pour répondre aux espoirs qu’il a ainsi suscités ? Il en est contraint pour deux raisons : son personnage est l’incarnation de toute une race, la noire, longtemps marginalisée, brimée et humiliée, souvent reléguée au second rang.  En réussissant à renverser cette  tendance, à réaliser un score électoral jamais égalée un siècle plus tôt, face à un Blanc Américain, Obama a la lourde responsabilité de maintenir ce cap , : parvenir à changer le visage  de la société américaine et du monde entier, pour sauver l’honneur de la race qu’il incarne, pour qu’elle  puisse être  désormais perçue comme celle-là qui est aussi capable de faire autant et même plus que l’homme Blanc.
 Cet impératif de résultat vaut également au plan international. La position des Etats-Unis relativement aux foyers de tensions dans le monde est unanimement décriée. La gestion faite par l’administration républicaine  des crises en Irak, en Afghanistan, au Proche Orient et ailleurs est jugée catastrophique et très préjudiciable à l’image des Usa. Le nouveau président américain aura pour délicate mission de renverser cette tendance négative. Mais la question que chacun se pose et qui s’avère pertinente est la capacité du jeune  prodigue à pouvoir incarner positivement les espoirs placés en lui.

Les atouts d’Obama
Le candidat démocrate a émerveillé plus d’un par sa grande capacité et son sens très élevé de l’organisation. Les experts sont unanimes à reconnaître  qu’il a battu la campagne électorale la plus réussie de l’histoire américaine. Très tôt, le jeune candidat noir a su s’entourer des  hommes les plus valeureux dont l’Amérique pouvait regorger, dans divers domaines : la communication,  la stratégie électorale, l’économie, la diplomatie, l’informatique et bien d’autres. Obama s’est donc doté d’une équipe de campagne choc qui a réussi un presque sans faute. On imagine donc qu’il  saurait faire de même lorsqu’il aura à prendre  en main la destinée du peuple américain le 20 janvier prochain. Déjà, le futur président fait preuve d’une grande ouverture d’esprit, en exprimant sa disponibilité à composer avec toutes les compétences, y compris celles provenant du camp républicain.  Aussi, a-t-il déjà exprimé sa position sur beaucoup de sujets, des opinions qui sont déjà favorablement  accueillies par ceux qui son concernés. Les nombreuses réformes qu’il s’est engagé à faire au plan national,  son opposition à la guerre en Irak, sa propension à renforcer la présence militaire américaine en Afghanistan, son engagement à écarter toute option militaire contre l’Iran, etc.  Mais « Les promesses électorales n’engagent que ceux qui y croient, a dit l’autre ». S’il est vrai que le nouveau président ne pourra pas honorer toutes les promesses qu’il a faites, il n’en demeure pas moins vrai qu’il sera vivement attendu sur les principales et qui portent sur des problèmes cruciaux qui menacent la stabilité internationale.
On comprend alors pourquoi certains expriment leur scepticisme sur sa capacité à réussir son mandat. Ces derniers pensent, peut-être à juste titre, qu’il y a beaucoup trop d’espoirs placé en lui et qu’en pareille circonstance, ça fini souvent par un désenchantement cuisant. Mais Obama, pour les qualités dont il a fait montre et les hommes de valeur dont il s’est entouré, devrait pouvoir se donner les armes nécessaires pour ne pas tomber aussi bas. Même si personne n’ignore que la tâche ne lui sera pas de tout repos, lorsqu’on imagine les dures  réalités de la politique.
Alain C. Assogba

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