Campus d’Abomey-calavi

/food/uac.jpg » hspace= »6″ alt= »UAC » title= »UAC »  » /> Le Bue-Faseg joue à l’avocat du diable (Un soutien suspect au Doyen Amoussouga?): Dans une déclaration signée de son président et publiée hier dans la presse, le Bureau d’union d’entité de la Faseg prend fait et cause pour le Doyen Fulbert Amoussouga-Géro et son garde du corps dans la fusillade survenue le 24 novembre dernier au campus d’Abomey-calavi. Une  position pour le moins déplorable qui suscite des interrogations. « … L’incident du lundi est survenu après que les responsables de l’Unseb aient brutalisé le garde du corps du doyen. Celui-ci s’est vu retirer son béret par les dirigeants de l’Unseb; comme si cela ne suffisait pas, ces derniers particulièrement en la personne de Landry Makponsè s’en est pris à son arme, révélant une volonté  manifeste de porter main au doyen et c’est ainsi qu’en discutant l’arme, il eut malheureusement détonation dont quelques balles échouèrent sur certains étudiants innocents, qui en ont payé le prix. Et nous tenons aussi à rappeler à la communauté universitaire et à l’opinion publique qu’en aucun moment de l’évènement, le doyen de la Faseg ne détenait de révolver sur lui… ». S’ils s’étaient contentés de rapporter les faits tels qu’ils pensent l’avoir vécu de leur côté, les responsables du Bureau d’union d’entité (Bue) de la Faculté des sciences économiques et de gestion (Faseg) auraient agi en toute responsabilité. Le temps que la justice fasse son travail  dans cette affaire. Mais ils sont allés loin, en portant des jugements qui semblent laisser croire que  le garde du corps n’en est pour rien. Encore moins, le Doyen Amoussouga. En qualifiant d’ailleurs cette fusillade «d’incident» caractérisé par la détonation de quelques balles », le Bue-Faseg démontre sans doute qu’il n’y avait pas sujet à paniquer. Et même si c’était le cas, ils imputent  d’office la  responsabilité aux  étudiants qui auraient tout provoqué.

Le Synares attaqué
Ce faisant, le Bue-Faseg, défend  sans porter des gants, le Doyen Amoussouga et son garde du corps. Et ceci contre les nombreuses autres réactions contradictoires enregistrées depuis ce drame. Mieux encore, le Bue-Faseg n’hésite pas à attaquer le Syndicat national de la recherche et de  l’enseignement supérieur (Synares), qui a réagi en son temps, contre la fusillade. « ….Il est  à décrier  la largesse  avec laquelle ils appréhendent la situation. Leur communiqué est à la limite  incorrecte et ne dénote pas  en réalité de la crédibilité  d’un syndicat  qui de surcroît est un syndicat d’éducateurs… » affirme cette  organisation. estudiantine. Et  de conclure avec un ton presque moralisateur :   « Nous exhortons le Synares à beaucoup  de sérieux dans ses déclarations et à prendre de  la hauteur face à toute situation afin de ne pas fissurer le mur d’estime et de crédibilité  que nous  avons érigé  à l’égard de leur personnalité d’éducateur… ». Franchement, on tombe des nues face à  de tels propos de la part des responsables étudiants après  la fusillade de leurs camarades , avec à la clé un bilan non négligeable de  huit blessés dont certains porteront pour longtemps  les séquelles. Qu’ils  en arrivent donc à  s’en prendre ainsi  à leurs enseignants, qui comme beaucoup de Béninois, condamnent vivement le drame,  il est à  déduire facilement qu’ils  jouent à l’avocat du diable. Si ce n’est pas cela, ça y ressemble.

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Manipulations et intéressements ?
Au demeurant, il faut craindre tout simplement que le Bue-Faseg, soit objet de manipulation de la part des auteurs de ce drame, déterminés à écarter une culpabilité qui ne fait plus l’ombre d’aucun doute. La voie choisie ne semble pas, en tout cas, la meilleure, car la déclaration partisane du Bue-Faseg, loin d’être une parole d’évangile, donne plutôt à voir sur les manœuvres décriées à la Faseg. Sans doute que l’ardente défense que fait le Bue-Faseg de la réforme incriminée, répond à la même logique. Une réforme  à controverse, décidée de façon unilatérale. Une réforme prétexte-t-on, dresse le tapis au Système Lmd, à travers une nouvelle filière à la Faseg. Reste que sa mise en œuvre n’aurait connu ni la participation, ni l’autorisation des autorités au plus haut sommet du ministère de l’enseignement supérieur. Le nouveau ministre en charge de ce département, François Abiola l’a certifié, lors de sa visite aux étudiants blessés alors hospitalisés au Cnhu de Cotonou. Jamais, dit–il, son ministère n’a été informé d’une telle réforme, encore moins les autorités rectorales qui en éprouveraient également une totale méconnaissance.

Il n’empêche que des responsables d’étudiants applaudissent fortement l’initiative du Doyen Amoussouga, en des termes élogieux. « Ladite réforme, fait savoir le Bue-Faseg dans sa déclaration,  est un souffle aux réalités que subissent les étudiants de la Faseg à l’issue de leur formation, ainsi qu’un  renfort à l’insertion de nos jeunes diplômés dans la fonction publique, en général, dans la vie professionnelle en particulier… Les étudiants de la Faseg soutiennent contre vents et marrées cette réforme, puis que nous sommes les premiers concernés..» A l’heure où le gouvernement de Boni Yayi prône la gratuité des frais d’inscription dans l’enseignement supérieur, le Bue-Faseg ne dit pas cependant comment, des étudiants sans gros moyens, massivement inscrits dans des facultés classiques comme la Faseg, pourraient mobiliser la centaine de milles francs Cfa qu’exige de chacun d’eux cette réforme et ceci chaque année.

Christian Tchanou

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