Ressources minières et pétrolières au Bénin

Le ministre Kassa entre fanfaronnades et réalités concrètes : Le Bénin est-t-il réellement pourvu en d'immenses ressources minières et pétrolières demeurées inexploitées ? Les recherches scientifiques n'ont pas encore dit leur dernier mot. Mais des indices existent déjà et font chanter le tout nouveau ministre en charge de ce secteur, qui en fait depuis peu, un grand battage médiatique. 
Quel béninois ne serait-il pas  content de savoir que   le sous-sol de son  pays est rempli de gisements miniers et pétroliers ? Aucun. Mais il faut d'abord qu'il en soit convaincu pour y fonder l'espoir de sortir enfin de la pauvreté. Le tout nouveau  ministre en charge  des mines et des recherches pétrolifères,  n'a certainement pas la même vision des  choses. Il veut aller vite. Très vite même. C'est d'abord et avant tout son affaire propre. Normal. Mais  de là à faire miroiter  des certitudes  sur les probables potentialités  du sous-sol béninois et sur leurs retombées économiques, il y a  un pas qu'il semble franchir un peu trop vite. Le problème est plus profond.

 Le sous-sol béninois est autant riche que les sous-sols de beaucoup d'autres pays africains. C'est une dotation naturelle  que seul Dieu (pour ceux qui sont encore croyants) en détient le secret. Et s'il faut même s'en réjouir pour le cas spécifique d'un  pays pauvre comme le Bénin,  il y a bien longtemps que  des  chercheurs, universitaires et   géologues ont explosé de joie face à des résultats concluants. Les  mémoires, thèses et autres  publications  qui y sont consacrés inondent toujours les universités nationales et les  différents centres de recherches  du  pays. Mais personne  n'en a jamais parlé. Encore moins,  les gouvernements successifs qui auraient pu concrétiser  les rêves de ces chercheurs en mettant  en application  leurs diverses  propositions et  recommandations.

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Trêve  donc de  fanfaronnades autour  des ressources inévitables dans  le sous-sol béninois. Le ministre Kassa devrait plutôt s'interroger sur la politique à mettre en œuvre pour les exploiter enfin. Et c'est là où le plus difficile commence. Que faire ? Où trouver les financements nécessaires ? Comment  mobiliser les ressources humaines et techniques  pour atteindre  les objectifs fixés ? Le débat  est là. Un débat sérieux  qu'attendent tous  les béninois. Mais un débat qui peut se faire sans tambours ni trompettes. Les expériences étant amères. Le seul  cas du pétrole  de la station off shore de Sèmè est une lugubre histoire de gestion calamiteuse d'une découverte annoncée à grand renfort médiatique.  Des investissements importants évalués à des vingtaines de milliards ont été consentis par  l'Etat Béninois. La suite, on le connaît. Rien à signaler. Il n'y aurait pas  tant  de pétrole  sur ce site comme on l'avait  laissé croire. D'autres versions indiquent  aussi que  tout a été détourné vers  le Nigéria. Bref, l'échec  fut patent. Le désenchantement   fut  plus rapide que prévu.  On en était encore là, quand à l'avènement  du  régime du changement,  de nouvelles propagandes ont été  déversées  dans tout le pays sur  un autre site pétrolifère identifié, qui serait  plus dense, cette fois-ci. Seulement, rien n'a été plus dit sur  ce qu'il devient depuis plus d'un an que  la nouvelle a été  balancée sur l'ensemble des médias nationaux,  toujours  à grand  bruit.

Au demeurant, il faut craindre que les récentes découvertes qu'on tente  d'attribuer,  d'ailleurs injustement,  à la seule  bravoure  du ministre  Barthélemy Kassa, finissent un jour, de la même façon.  En créant ce nouveau département ministériel, le   Chef de l'Etat Boni Yayi,  ne  veut certainement  pas jouer à la complaisance ;  puisque   c'est  un homme  qui,   manifestement, a  la volonté de réussir  tout ce qu'il entreprend. Reste à savoir si les  hommes à qui, il confie certaines missions importantes, ont  le même état d'esprit.

Christian Tchanou.

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