Epidémie de choléra

Prévention, symptômes, traitements : Le choléra est une infection intestinale aiguë due à une bactérie, Vibrio cholerae, qui se transmet par voie directe fécale-orale ou par l’ingestion d’eau et d’aliments contaminés. Face à une multiplication des foyers de l'épidémie (récemment au Togo) nous vous dressons une fiche descriptive des modes de prévention, des symptômes et traitements.

 

Facteurs de risque et populations vulnérables
Le choléra est principalement transmis par l'eau et les aliments contaminés et il est en rapport étroit avec une mauvaise gestion de l’environnement. L’absence ou le manque d’eau propre, l’insuffisance du système d’assainissement et un milieu peu salubre en général, sont les principaux facteurs de propagation de la maladie. Les zones à risque sont généralement les taudis périurbains, où il n’y a pas d’infrastructures de base, ainsi que les camps de réfugiés et de personnes déplacées, où les conditions minimum de propreté de l’eau et de salubrité ne sont pas réunies. L’idée que les épidémies de choléra sont causées par les cadavres des victimes de catastrophes naturelles ou d’origine humaine est fausse, mais les rumeurs et les réactions de panique sont fréquentes après une catastrophe. En revanche, il est vrai que les conséquences des catastrophes – perturbations des systèmes d’approvisionnement en eau et d’assainissement ou déplacements massifs de population vers des camps mal équipés et surpeuplés – peuvent augmenter le risque de transmission une fois que l’agent pathogène est présent.

Depuis 2005, on note une recrudescence du choléra parallèlement à l’accroissement constant des populations vulnérables qui vivent dans de mauvaises conditions d’hygiène. Le choléra reste une menace pour la santé publique à l’échelle mondiale et l’un des principaux indicateurs du développement social. La maladie n’est plus un problème dans les pays où les conditions d’hygiène sont correctes, mais elle demeure une menace dans presque tous les pays en développement. En 2006, le nombre de cas signalés à l’OMS a considérablement augmenté, jusqu’à atteindre les chiffres de la fin des années 90. Au total, 236 896 cas, dont 6311 mortels, ont été notifiés dans 52 pays, soit une augmentation de 79 % par rapport à 2005. Cette recrudescence résulte de plusieurs grandes flambées dans des pays où aucun cas n’avait été signalé depuis des années. On estime qu’une petite proportion des cas seulement – moins de 10 % – est déclarée à l’OMS. La charge réelle de la maladie est donc très sous-estimée. 

Prévention
Ne buvez que de l’eau purifiée lorsque vous vous trouvez dans un lieu où la qualité de l’eau est incertaine. Mais consommer une eau impure n’est pas la seule façon d’attraper le choléra. Pour mettre toutes les chances de votre côté, prenez les précautions suivantes :

– 1. lavez-vous régulièrement et soigneusement les mains. Evitez de les essuyer avec une serviette collective.

– 2. faites bouillir ou désinfectez votre eau avant de la boire ou de l’utiliser pour la cuisine – il existe des comprimés désinfectants vendus en pharmacie.

– 3. lavez les aliments (fruits, légumes,…) avec une eau purifiée avant de les préparer.

– 4. pelez tous les fruits et légumes avant de les manger.

– 5. faites cuire parfaitement toute la nourriture et mangez-la encore chaude.

– 5. arrosez généreusement de jus de citron les aliments que vous ne pouvez pas cuire.

– 6. éloignez les mouches de la nourriture. Conservez-vos aliments à l’abri des mouches.

– 7. évitez les glaçons (sauf s’ils sont faits avec de l’eau purifiée), la crème glacée et le lait non pasteurisé, qui peuvent être facilement contaminés par la bactérie.

– 8. méfiez-vous particulièrement des crustacés (crabes,..) , une source fréquente de vibrions.

– 9. encore et toujours, lavez-vous régulièrement et soigneusement les mains. Evitez de les essuyer avec une serviette collective.

Les vibrions sont tués par l’acidité de l’estomac. Les recherches ont prouvé que les personnes manquant d’acidité dans leur estomac et leur intestin grêle (par ex. celles qui prennent des médicaments antiacides) sont beaucoup plus susceptibles de contracter le choléra. En effet, dans une étude américaine, aucun volontaire n’a attrapé le choléra suite à l’ingestion de plus de 1000 bactéries Vibrio cholerae. Cependant, suite à la prise de bicarbonate, la plupart ont été infectés après l’ingestion de seulement 100 bactéries. En Amérique Latine, où le poisson cru est un mets recherché (serviche), l’infection peut être prévenue en arrosant de jus de citron le poisson insuffisamment cuit ou cru.

Il existe un vaccin à prendre oralement qui assure 85 % de protection pendant 6 mois et environ 50 % sur 5 ans. L’OMS n’a jamais recommandé le vaccin anticholérique administré par voie parentérale en raison de la faible protection qu’il confère et de la fréquence des réactions indésirables graves. Le vaccin oral homologué au niveau international qui est actuellement commercialisé convient pour les voyageurs. Sûr et efficace (efficacité de 85 % à 90 % après six mois dans toutes les tranches d’âge et de 62 % chez les adultes au bout d’un an), il est destiné aux sujets de plus de deux ans. Il est administré en deux doses à dix ou quinze jours d’intervalle dans 150 ml d’eau propre. Son utilisation à des fins de santé publique dans le cadre de campagnes de masse est relativement récente. Ces dernières années, plusieurs campagnes de vaccination ont été menées avec le concours de l’OMS. En 2006, l’OMS a publié des recommandations officielles pour l’utilisation du vaccin oral dans les situations d’urgence complexes.

Symptôme
Le principal symptôme du choléra est la diarrhée liquide : elle est si importante qu’elle vide littéralement et rapidement l’organisme de son eau, de ses sels et de ses minéraux. La première selle liquide apparaît 6 à 48 heures après l’infection, et à partir de cet instant vous pouvez perdre jusqu’à un litre de liquide par heure. Des vomissements constants peuvent accompagner la diarrhée. Parmi les autres symptômes d’un choléra avancé, on observe :

– de la faiblesse
– des crampes musculaires
– un pouls filant (ressenti faible)
– une miction (urine) réduite ou absente
– une peau des doigts ridée

Le choléra dure habituellement de trois à six jours, mais s’il n’est pas traité, il peut entraîner un état de choc dû à la déshydratation, une insuffisance rénale, le coma et la mort.
Traitement

Si vous pensez être atteint du choléra, commencez immédiatement à boire des solutions préparées pour la réhydratation par voie orale en chemin pour l’hôpital. Pour prévenir les vomissements, buvez fréquemment, mais de petites quantités à la fois.

Le traitement de base pour le choléra consiste en un remplacement du liquide, des sels et des minéraux perdus. La solution peut être administrée par voie orale, en intraveineuse ou envoyée par le nez (au moyen d’un tube spécial) dans l’estomac. On prescrit généralement des antibiotiques au début de la maladie, qui peuvent réduire considérablement la durée de la diarrhée (deux jours).

Exemple de solutions de réhydratation (Toujours consulter un médecin) :
– Sachets OMS, "UNICEF-Oralyte" ;
– Sachets pédiatriques : Adiaril, Gallialite, GES 45 ;
– Mélange artisanal : 6 cuillères à café de sucre en poudre, 1 cuillère à café de sel dans 1 litre d’eau potable ;

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