Le programme régional fait du surplace
Lancé en août 2007 au Bénin, le programme régional d’investissement agricole (Pria) qui concerne huit des quinze pays de la Cedeao, tarde à se réaliser. Les acteurs le pilotant en sont encore à la phase d’étude après plusieurs rencontres.
A ce jour, d’ailleurs, sur les six thématiques qui sous-tendent ledit programme, une seule, notamment le ‘développement durable des exploitations agricoles’, connaît des avancées.
Les pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), dont la politique agricole commune dénommée ‘Ecowap’ a été adoptée en janvier 2005, misent sur le programme régional d’investissement agricole (Pria). Mais ils devront encore garder leur mal en patience. Car ce n’est pas pour bientôt que la sous-région connaîtra, tel que prévu dans ses objectifs, ‘un développement induit par l’agriculture éliminant la faim, réduisant la pauvreté et l’insécurité alimentaire et ouvrant la voie à l’expansion des exportations’.
En effet, sur les six thématiques du Pria lancé depuis août 2007 au Bénin, les acteurs que sont le Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricole (Coraf) et le Centre international pour la fertilité des sols et le développement agricole (Ifdc) n’ont connu des avancées qu’autour de la thématique n°2 qui porte sur le ‘développement durable des exploitations agricole’, en produisant à ce niveau un planning de travail de douze semaines assorti d’un budget. En clair, dans cette thématique, il est question de la gestion intégrée de la fertilité des sols, du renforcement des services de support aux producteurs, et de la dissémination de technologies améliorées.
Aussi, l’atelier de deux jours axé uniquement sur cette thématique du Pria qui se tient depuis hier à Dakar, sonne pour les acteurs de l’agriculture de la zone Cedeao comme une course contre la montre. Il devra permettre aux différents participants d’accélérer le processus de réalisation du programme aux niveaux national et régional, sous-tendu par cinq autres thématiques. Il s’agit respectivement de l’’amélioration de la gestion de l’eau’, comprenant la promotion de l’irrigation et la gestion intégrée des ressources en eau. On note également la ‘gestion améliorée des autres ressources naturelles’, notamment l’organisation de la transhumance et l’aménagement des parcours, la gestion durable des ressources forestières et des ressources halieutiques.
Les acteurs devront aussi se pencher sur le ‘développement des filières agricoles et la promotion des marchés’ qui comprennent les filières vivrières, l’agriculture périurbaine, la culture d’exploitation, l’élevage à court cycle, les produits agro-forestiers alimentaires, la pêche artisanale et l’aquaculture, le renforcement des services de support aux opérateurs, la promotion du commerce national, régional et international. De même que la ‘prévention et la gestion des crises et autres calamités naturelles’ qui s’articulent autour de la promotion de systèmes d’alerte précoce, le développement de systèmes de gestion des crises, l’appui à la réhabilitation des zones après les crises et le développement de mécanismes de compensations telles que les assurances contre les calamités.
Pour la réalisation du Pria dans les cinq prochaines années, selon les termes de référence, chaque groupe thématique devrait s’atteler à recenser et passer en revue les initiatives régionales et affectations des ressources actuelles dans les domaines prioritaires. Mais également analyser leur place dans la croissance agricole et la réduction de la pauvreté en Afrique de l’Ouest entre autres missions qui les attendent. Seize consultants nationaux, répartis par deux, seront sélectionnés pour la collecte des données nationales au niveau des huit pays concernés par le programme. Il s’agit du Bénin, du Togo, de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso, du Mali, du Sénégal et du Niger pour ce qui est du groupe thématique n°2.
Abdoulaye SIDY