Répression contre l’essence frelatée

Le cri de détresse des vendeurs de «Kpayo»  
(Ils interpellent Boni Yayi sur les mesures de reconversion) Les vendeurs de l’essence  frelatée communément appelée « Kpayo » s’insurgent  contre les méthodes de répression dont ils seraient victimes depuis la mise en vigueur de la dernière mesure à leur encontre.
Ils dénoncent notamment  les forces de l’ordre, qui à les croire,  vont au-delà  des instructions du ministre de l’intérieur. Ils souhaitent également rencontrer le Chef de l’Etat  pour discuter de  manière plus franche avec lui, sur  leur reconversion dans  d’autres activités, tant annoncée.

«Le communiqué du ministère de l’intérieur n’a jamais dit de  traquer les  vendeurs  installés aux abord des voies, mais plutôt ceux  qui transportent sur des motos  à deux ou à trois roues,  des bidons  de 50 litres d’essence. Mais c’est  tout le contraire qu’on assiste depuis quelques jours. Les agents  de la police  nous font presque la guerre et  débarquent partout où nous sommes pour  nous brimer et  nous arracher tous nos  produits »  fustige vertement, Mr Assogba  Henri, secrétaire général  de l’Association  des  revendeurs des  produits pétroliers Kpayo de Cotonou.  Il  raconte que depuis le déclenchement  de cette opération,  la plupart des acteurs vivent  un « terrible enfer » et ont entièrement perdu le sommeil.  S’il reconnaît toutefois  que  les  conditions dangereuses  dans lesquelles, ils exercent  cette activité, il pense que  la réponse actuelle   du gouvernement  n’est pas la meilleure, pour autant que cette activité  date de très  longtemps et nourrit des milliers de béninois. « Ce que nous souhaitons, c’est  qu’on nous aide  à la reconversion au lieu de nous réprimer avec  une rare violence »  crie  aussi  Mr Assoggba qui  affirme  qu’en procédant de  la sorte ; le gouvernement ne rend aucun service aux milliers de  béninois qui vivent grâce à cette activité.

« Bien avant la mise en application de   cette mesure  de répression, nous nous attelions déjà à sensibiliser  les nôtres au point où nous  en sommes arrivés à mettre sur pied  un comité chargé d’assainir  ce secteur, et à cet effet, nous avons institué  par exemple que le transport des produits se fasse nuitamment pour éviter que   des populations  innocentes  en  pâtissent », affirme aussi le secrétaire général    qui interpelle   vivement  le Chef  de l’Etat Boni Yayi sur  la situation qu’ils vivent en  ce moment. Plusieurs banderoles, de leur part, sont d’ailleurs érigées à travers la ville de Cotonou, et portent des messages de détresse et de désarroi adressés au premier magistrat du Bénin. « Nous souhaitons aller discuter  directement avec  le Chef de l’Etat pour lui expliquer  nos préoccupations et faire nos propositions de  sortie de crise » dit un autre responsable de la même association car, «nos intermédiaires et autres ministres qui se chargeaient de  notre dossier n’ont jamais dit la vérité au Président de la République ».

Il fait allusion, par exemple, à la mesure de reconversion annoncée par le ministre du commerce  d’alors, Grégoire Akoffodji, et qui n’a  jamais connu de suites  favorables, malgré toutes les promesses qu’il avait faites et  les échéances courtes qu’il avait fixées. « Depuis   cette crise, nous avons déjà sillonné plus de 5000 vendeurs dans  la seule ville de Cotonou, et  je vous avoue qu’ils sont tous prêts à  laisser tomber  cette activité, qui pour s’adonner à l’agriculture, qui pour aller au champ, qui pour vendre au marché , pourvu que leurs conditions de vie et d’existence s’améliorent »  déclare  le secrétaire général Henri Assogba. 

C. T

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