Repression du Kpayo

/food/kpayo.jpg » hspace= »6″ alt= » » title= » »  » /> Grave pénurie dans les stations de Cotonou
La nouvelle mesure de répression déclenchée depuis quelques jours  par le gouvernement contre les acteurs  du commerce illicite des produits pétroliers n’est  pas sans conséquence. Les stations d’essence débordent désormais de monde.
Dans la ville de Cotonou, l’affluence  a été difficilement gérée par certains gérants. Ce qui a du coup créé une  pénurie  considérable qui suscite déjà des mécontentements. Les consommateurs, pour la seule journée, ont eu toutes  les peines du monde pour se procurer  du  précieux liquide. Et il est   à craindre que les jours prochains soient plus rudes.

Du côté  des acteurs de la contrebande, c’est la débandade générale.  Les forces  de sécurité  publiques  sont instruites pour les traquer  dans  leurs  derniers retranchements. Les plus visés ici  sont les transporteurs qui se servent des motos à deux  ou à trois roues pour  acheminer  le produit vers les destinataires. Ils sont de plus en plus rares depuis la mise en vigueur de cette mesure prise par le ministère de l’intérieur, suite  à des incendies graves, enregistrés  ces derniers temps à Cotonou, et qui sont de leur fait. 

Si certains étalages  du Kpayo sont encore visibles sur les artères  de la ville,  leurs propriétaires ont désormais  la trouille. Les clients  qui les fréquentent encore, aussi  ne sont pas moins angoissés  à l’idée de voir surgir  les  agents de l’ordre  pour  les réprimer à leur tour. Des centaines de  bidons  de 50 litres d’essence frelatée sont déjà saisis par le commissariat de Cotonou depuis le déclenchement de  cette opération annoncée pour durer longtemps.
Christian Tchanou

La mauvaise stratégie du gouvernement
La lutte contre la vente illicite des produits pétroliers fait rage actuellement. Le gouvernement, après avoir baissé le prix de l’essence à la pompe (350fcfa le litre), a décidé de traquer les acteurs de la contrebande pour contraindre les consommateurs à s’approvisionner dans les stations d’essence. Malheureusement, la stratégie mise en pace par le pouvoir laisse beaucoup à désirer.

Car, s’il est vrai que dans la ville de Cotonou les vendeurs de l’essence « kpayo » ont disparu, ayant pris le maquis, il n’en est pas moins vrais que les stations d’essence sont bombées de monde et que ces dernières n’arrivent pas à satisfaire la forte demande. Conséquence, on constate dans la ville une grave pénurie de carburant, une situation qui laisse  le champ libre à la spéculation. Et c’est en cela que la stratégie du gouvernement  est mauvaise.

En effet, comment comprendre que le pouvoir décide d’engager une  lutte contre la vente de l’essence frelaté, illicitement vendu au bord de la rue, et  que dans le même temps, les stations service ne soient pas en mesure de répondre à la demande des consommateurs ? Une réalité qui montre qu’aucune disposition n’a été prise pour approvisionner les stations avant de lancer la traque des contrebandiers. Un véritable paradoxe qui fait une contre sensibilisation au  gouvernement et qui forte conforte les consommateurs dans leur préférence à  s’approvisionner dans l’informel où le carburant est disponible même si de mauvaise qualité.

Le gouvernement de Yayi donne ainsi la preuve qu’il n’est pas encore prêt à mener une lutte responsable contre le phénomène du Kpayo. Chaque fois qu’il y a de la pénurie dans le secteur informel, les stations d’essence n’ont jamais été en mesure de combler le vide. Ce qui laisse penser que l’essence Kpayo encore de beaux jour devant elle.

Alain C. Assogba

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