Fermeture des carrières de sable marin de Sèmè-Podji

Un couteau à double tranchant
Le 04 mars prochain. C’est la date fixée par le gouvernement du président Boni Yayi pour arrêter l’exploitation des carrières de sable dans la commune de Sèmè-Podji. En prenant cette décision salutaire, l’Etat doit prendre des mesures pour éviter les conséquences sociales qu’elle pourrait engendrer dans la localité.
D’abord, il faut analyser le bien-fondé de l’acte de l’Etat béninois. L’exploitation du sable marin crée d’énormes problèmes environnementaux. La mer avance considérablement. Selon les statistiques, la voie principale Cotonou-Porto-Novo risque d’être prise par l’érosion côtière, si rien n’est fait pour arrêter le phénomène.

Sur le terrain, beaucoup de maisons sont déjà détruites au niveau des côtes. Dans la zone des ambassades et au quartier Jak à Cotonou, des villas ont été emportées par l’érosion côtière. A Pk10 dans la commune de Sèmè-Podji, le même scénario se produit. La plupart des riverains ont perdu le sommeil. Ce qui montre la nécessité de mettre un terme à l’exploitation des carrières.

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En plus, le gouvernement béninois court dans tous les sens pour trouver les finances nécessaires pour contenir ce phénomène. Or, les partenaires au développement, prêts à aider le Bénin dans la lutte contre ce mal, exigent la fermeture des carrières pour démarrer les travaux proprement dits. Le pays va-t-il perdre des milliards à cause de certains individus qui ont érigé leur fortune sur cette richesse naturelle depuis des années ? Les Béninois de la génération consciente répondront à cette question par la négative.

Toutefois, l’arrêt de cette activité pose le problème de la réinsertion sociale de ces jeunes qui en profitaient depuis des lustres. Il est vrai que le gouvernement a mis en service l’exploitation du sable lagunaire sur plusieurs sites.

Il va falloir bien négocier avec leurs responsables pour que les jeunes se repositionnent à nouveau. Sans cela, le pouvoir en place risque de créer des problèmes sociaux très graves. Il y aura le chômage, le vol, la délinquance, l’alcoolisme, la dislocation des foyers et autres. Par exemple à Djeffa, plusieurs propriétaires d’ateliers veillent au grain. Ils achètent des cadenas sophistiqués pour verrouiller leurs portes contre les prochains cambrioleurs. D’autres prévoient déjà des gardiens pour surveiller leurs lieux de travail.

Il y ressort  que le gouvernement ne doit pas céder aux pressions d’où qu’elles viennent dans sa décision ferme d’arrêter l’exploitation de ces carrières. Tout le monde attend de voir si la date du 04 mars sera respectée, (cela n’a pas été le cas les fois précédentes). Néanmoins, il est utile de profiter de ce temps mort pour sauver l’emploi des jeunes.

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Jules Yaovi Maoussi

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