Un homme battu à mort
Adam Yessoufa âgé de trente cinq ans est décédé dimanche nuit à la gendarmerie de Karimama. Arrêté après une altercation avec une dame samedi dernier, ce père de trois enfants a succombé au traitement que lui ont infligé les gendarmes.
En effet, selon les informations qui nous sont parvenues, l’intéressé a été roué de coup pendant tout son séjour à la gendarmerie de Karimama. Malheureusement dans la nuit du dimanche au lundi, il a rendu l’âme. Les gendarmes ont alors porté le corps dans le village d’où ils ont été chassés par les populations qui exigent des explications sur les conditions dans lesquelles le disparu a trouvé la mort.
L’affaire serait déjà portée devant le procureur du tribunal de première instance de Kandi. Mais, jusque tard dans la soirée d’hier, le Commandant de la brigade de Karimama n’aurait toujours pas informé le procureur des prouesses de son équipe. Certaines sources avancent que c’est dans l’optique de négocier avec les parents de la victime afin que l’affaire soit enterrée.
Le défunt étant de confession religieuse musulmane, on se demande bien quel sort les gendarmes réservent à sa dépouille mortelle sachant que selon le Coran, il devrait être enterré le jour même de son décès. Au-delà de ce que cet acte est déplorable, on se demande ce que le sieur Adam Yessoufa a pu faire d’aussi répréhensible pour qu’on le batte à mort ? La mort d’Adam Yessoufa ressuscite l’épineux problème du respect des droits de l’homme dans les instances correctionnelles.
D’aucuns estiment que le châtiment qui est lui a été administré pourrait être le fruit de son activisme politique au sein d’une formation politique en fronde actuellement avec le pouvoir actuel. Au vu de cette bastonnade sans discontinue depuis samedi jusqu’au dimanche juste pour une dispute ne conforte-t-elle pas dans une certaine mesure les tenants de cette thèse ? Cependant, il faudrait essayer de tirer cette triste affaire au clair afin que la vérité se fasse jour et que les auteurs reçoivent la prime de leur acte. C’est à cette seule condition que les parents éplorés et les pauvres orphelins ainsi que la veuve pourront comprendre que le Béni n est encore un Etat de droit.
B M