Ligue 1

S. Sessegnon Sessegnon pris pour cible
On pouvait s’y attendre. Sessegnon, un des joueurs les affutés techniquement de notre championnat avec le bordelais Yoann Gourcuff et le lyonnais Benzema, devient au fil des journées la cible privilégié des défenseurs de Ligue 1, et les stratagèmes visant à le faire sortir de son match sont de plus en plus manifestes.
Lors de sa prise de fonction à la tête de l’UEFA, Michel Platini avait clamé la nécessité de protéger les artistes sur les terrains de football et mettre un terme aux provocations en tout genre et gestes dangereux dont ils étaient la cible. L’ancien numéro dix des Bleus est bien évidemment très bien placé pour évoquer ce phénomène.

La semaine dernière, Stéphane Sessegnon a été convoqué à venir s’expliquer le 5 mars prochain quant au coup de tête infligé au stéphanois Blaise Matuidi suite à un premier geste dangereux de ce dernier. Il se dit dans l’entourage du joueur que le stéphanois aurait invectivé le parisien en lui administrant un cinglant « Relèves toi fils de pute » (sic), une double provocation à laquelle le meneur parisien n’a pu s’empêcher de se rendre justice lui-même.

Le fait est que Sessegnon éclabousse la Ligue 1 de toute sa classe depuis le début de la saison, et nombreux sont les arrières de l’Hexagone à ne pas être parvenus à neutralisé le Béninois, qui, sans afficher une insolence démesurée à l’inverse d’un Marcelo Gallardo lors de ses années monégasques, fait preuve d’une facilité assez déconcertante à éliminer ses adversaires, sans parler de cette façon qu’il a de scotcher les gardiens sur des frappes imparables. Toutes ces qualités mises bout à bout ont mené à la conclusion, pour le moins fataliste, de ses vis-à-vis, celle de se désintéresser de l’aspect sportif, et de déstabiliser l’ancien mentalement en usant de coups bas ou d’insultes à l’insu du trio arbitral.

Dernier fait en date, les coups portés au visage du parisien ce week-end à Grenoble par le défenseur Vitakic au style peu orthodoxe.  Sur une contre-attaque des locaux, l’arbitre, qui ne peut être incriminé sur cette action, au plus près du ballon n’a pu assister à la scène et mit bien deux minutes à se rendre vers Sessegnon allongé à l’autre bout du terrain. Non-sanctionné, Vitakic sera l’objet d’une sanction de la part du comité de visionnage cette semaine.

Dans le journal L’Equipe, le défenseur Cris revient sur ce type de provocation : « C’est un joueur en confiance. Et il est dans une équipe qui joue pour lui. Alors, oui, il est un élément important à surveiller. Personnellement, je n’aime pas énerver  un adversaire pour chercher à le faire expulser car cela m’empêche de rester concentré sur mon propre jeu. Mais il est clair que certains emploient ce type de méthode… ». Des propos teintés d’une certaine classe, forcément lorsque le talent suit…

Ce jeudi, une sanction devrait être prise envers le grenoblois, l’arbitre de la rencontre, M. Lannoy, avouant également qu’une expulsion s’imposait. Si la sanction n’est pas adéquate à l’acte, ce type d’agressions pourrait se multiplier à l’encontre du 10 parisien, qui devra lui défendre son cas dans dix jours devant la Commission de discipline, comme l’avait fait le bordelais Diawara… avant d’être blanchi.

Il est aujourd’hui concevable que Stéphane Sessegnon se verra infliger une peine de un voire plusieurs matchs de suspension pour son acte, mais il bénéficie à présent d’éléments qui justifient en partie sa réaction face à Saint-Etienne et devrait faire jouer son passif assez flatteur sous le maillot manceau, avec une seule expulsion lors des trois dernières saisons.
(psgteam)

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