Affaire de l’escorte des véhicules d’occasion

Le G13 met à nu les allégations du gouvernement
Les députés du G13 ont donné hier une conférence de presse pour rejeter les déclarations du gouvernement sur l’affaire de l’escorte des véhicules d’occasion. Dans leurs propos, ils ont montré le flou autour entretenu par les ministres dans ce dossier.
Suite à la conférence de presse des membres de gouvernement sur la gestion des fonds de l’escorte des véhicules d’occasion, les députés du G13 ont réagi ce dimanche à leur siège à Cotonou. Basile Ahossi, Sacca Fikara et Rachidi Gbadamassi, soutenus par  leurs collègues Timothée Gbédiga et Ibatou Sanni Glélé du Parti du renouveau démocratique (Prd), Cyriaque Domingo et Wallis Zoumarou du G13, ont balayé du revers de la main toutes les allégations des ministres dans ce dossier.

Les conférenciers ont soutenu que le gouvernement  pollue l’opinion dans ses propos très peu convaincants. A cet effet, c’est l’actuel ministre d’Etat chargé du Développement, de la prospective et de l’évaluation de l’action publique, Pascal Koupaki, qui a été attaqué pour avoir déclaré que les fonds de l’escorte ne servent pas exclusivement au financement des micro-crédits aux femmes, alors que son homologue des Finances, Soulé Mana Lawani,  affirmait le contraire dans ses réponses sur la question à l’Assemblée nationale.

Publicité

« Les fonds générés par la gestion de l’escorte des véhicules d’occasion sont alloués aux micro-fianances sur la base du relevé administratif numéro 41/Pr/Sgg/Rel du conseil des ministres en sa séance du vendredi 13 octobre 2006. A cet effet, une cérémonie officielle de lancement du programme de micro-crédit aux plus pauvres a été organisée le mardi 27 février 2007 sous le haut parrainage du  chef de l’Etat.

Somme toute, cette allocation entre dans le cadre de la politique du gouvernement visant la réduction de la pauvreté », répondait le ministre Lawani aux députés. Il montrait à l’Assemblée nationale que les revenus de l’activité d’escorte servaient uniquement au financement des micro-crédits aux plus pauvres. La contradiction entre ces deux ministres sur ce sujet a fait croire aux leaders du G13 qu’il y a une confusion terrible dans la gestion des fonds de cette activité.

Pour Basile Ahossi, le ministre Koupaki a terni son image dans ce dossier, car il le considérait comme un modèle au gouvernement. Il a été renforcé dans ses déclarations par Rachidi Gbadamassi qui soutient avec fermeté que le régime en place veut endormir le peuple pour camoufler la mauvaise gouvernance qu’il a érigée en système de direction depuis 2006. Tout ce flou artistique autour de ce dossier a amené les députés du G13 à affirmer que ce gouvernement n’a pas de repères.

Pour enfoncer le clou, les conférenciers ont révélé qu’il y a la dilapidation des recettes de l’escorte à des fins politiciennes, s’il y a la création des comptes parallèles à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao). Selon leurs propos, ces fonds échappent au contrôle de l’Etat. Cette affirmation a été appuyée par le député Timothée Gbèdiga du Prd qui a souligné que dans la commune de Sèmè-Podji, le gouvernement a déclaré avoir utilisé plus de 400 millions sur le terrain, alors que les enquêtes menées montrent qu’il y a à peine 20 millions alloués aux femmes, encore pendant la campagne électorale.

Publicité

Le G13 et ses alliés exigent la publication des résultats de l’Inspection générale de l’Etat (Ige) sur l’escorte et un débat contradictoire avec le gouvernement. C’est dire que la balle est toujours au centre dans cette affaire.q Jules Yaovi Maoussi

L’Ortb manipulé par le gouvernement
L’Office de radiodiffusion et télévision du Bénin (Ortb) est-il encore une chaîne publique ? Les personnes bien averties diront non sans chercher loin. La chaîne nationale est aujourd’hui la chose du gouvernement qui l’instrumentalise comme bon lui semble. La manipulation de la télévision nationale à des fins politiciennes se fait encore remarquer dans le débat autour de l’escorte des véhicules d’occasion.

Jeudi dernier, les membres du gouvernement ont donné une conférence de presse pour attaquer le député Issa Salifou. Leur réaction a été intégralement diffusée par l’Ortb, alors que c’est quelques extraits de la réplique du camp d’en face qui ont été montrés. Quelques instants après cette erreur professionnelle, c’est l’ancien directeur général de la douane, Charles Adékambi, limogé dans des conditions humiliantes, et le ministre de l’Enseignement secondaire, Bernard Davo, mal placé pour répondre à la question, qui ont été invités dans la précipitation pour répliquer aux autres, avec un temps d’antenne assez large.

Ceci prouve que l’Ortb est tout, sauf une chaîne du service. public Il est aux ordres du gouvernement qui en profite pour attaquer ses adversaires et passer ses opinions. Tout se passe comme si le Bénin est à l’ère de la pensée unique. Cela donne raison qui soutiennent que la démocratie béninoise est en danger sous le régime Yayi.

J.Y.M       

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité