Un blessé et des documents emportés
Deux individus ont cambriolé ce jeudi matin, aux environs de trois heures, le siège de la Renaissance du Bénin à Cotonou. Ils ont emporté des documents et fait un blessé qui a été conduit au centre de santé de Ménontin à Cotonou pour les soins.
Deux malfrats s’étaient introduits hier au siège de l’association Vidolé sis à Kouhounou à Cotonou. L’opération s’est produite entre trois heures et cinq heures du matin. D’après les déclarations de l’agent de sécurité de la maison, Robert Amoulé, il était à la guérite, aux environ de trois heures. quand, il s’est retrouvé encadré par deux hommes armés. Ils étaient habillés comme des agents de la police nationale, à en croire le vigile. Après l’avoir molesté, les deux bandits l’ont amené à l’intérieur de la maison et l’ont déposé au sol. De là, ils ont aperçu le petit frère de la présidente de l’association qui, aux dires du gardien, vient passer parfois ses nuits là. Jean est son nom. Cet homme dormait sur la terrasse devant l’entrée principale de l’immeuble du siège. Il aurait voulu s’opposer aux deux cambrioleurs. Ces derniers, dans leur réaction, lui ont donné des coups de marteau sur la tête, aux tibias sur les orteils. Puis, ils l’ont traîné sur la cour jusqu’à un coin derrière l’immeuble. Jean aurait perdu beaucoup de sang car, les traces de sang sur tout le trajet qu’ils parcouru avec lui, étaient encore très remarquables aux environs de huit heures.
C’est après avoir maîtrisé ces deux hommes que les malfrats sont rentrés dans l’édifice. Ils ont visité le bureau du président Soglo, la direction nationale de campagne du parti Rb, le secrétariat, la salle de réunion, la cellule informatique. Vu la manière dont les portes de ces différents bureaux ont été défoncées, on se rend compte que les deux hors-la-loi avaient sur eux des outils comme des marteaux. Il est à noter que seul le bloc du maire Nicéphore Dieu Donné Soglo a été visité. Aussi, n’ont-ils rien emporté en dehors des documents, aux dires de Léhady Soglo, premier adjoint au maire de Cotonou. Ce qui lui faire dire que c’est la personne du président Soglo qui était visée.
Depuis que l’association Vidolé est née, c’est la toute première fois qu’elle enregistre un tel cambriolage, selon les explications du président de la Rb pour qui, la multiplication de pareils actes d’insécurité ces derniers temps interpelle non seulement le gouvernement mais également tout le pays. «Il y a un mauvais vent qui souffle actuellement sur le pays» a-t-il déclaré.
Le maire de Cotonou a saisi cette occasion pour attirer une fois encore, l’attention du ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique, Armand Zinzindohoué, qui était aussi sur les lieux du drame avec François Noudégbessi, ministre de l’Urbanisme, au sujet de la nécessité d’une police municipale. Le ministre Zinzindohoué, pour lui répondre, déclare et rassure qu’une enquête sera menée et les auteurs seront appréhendés et punis comme tels. Il a rassuré de ce que de pareils actes ne se reproduiront plus jamais.
Blaise Ahouansè
Trois hypothèses pour expliquer l’acte
Le siège de la Renaissance du Bénin (Rb) a été attaqué hier par des individus non identifiés. C’était la panique générale. Trois raisons peuvent expliquer cet acte de vandalisme. La première peut être interprétée comme un coup politique organisé par les adversaires des Soglo, si l’on considère le contexte politique dans lequel ledit cambriolage a eu lieu. Il n’est plus un secret pour personne que les renaissants sont dans l’œil de cyclone du pouvoir en place. C’est possible que le danger soit venu de ce côté. D’ailleurs, la probabilité est très forte pour que cette hypothèse soit vérifiée. Depuis un certain temps, les adversaires des Forces cauris pour un Bénin (Fcbe) dénonçaient les tentatives d’assassinat dont ils font l’objet, en l’occurrence ceux du G13. De même, il y a quelques semaines, les militants du Parti du renouveau démocratique (Prd) accusaient le gouvernement d’avoir installé une camera cachée non loin du domicile de Me Adrien Houngbédji, afin de contrôler les mouvements de ce dernier. Si cette hypothèse ne se vérifiait pas par hasard, la guéguerre entre les Soglo eux-mêmes pourrait être à la base de cette attaque.
On sait qu’il y a deux camps diamétralement opposés qui s’affrontent. Au sein du parti, il y a les loyalistes et les rebelles qui veulent composer avec le pouvoir en place à tout prix. Peut-être, c’est l’un des camps en colère qui est allé créer cette zizanie. Au-delà de tout cela, cet acte de vandalisme est peut-être un fait isolé. C’est peut-être des délinquants à la recherche de gain qui ont cassé les bureaux du siège de la Renaissance du Bénin. Il y a lieu de mener les enquêtes de façon minutieuse pour faire la lumière sur cette affaire. Tout le monde attend leurs résultats pour situer les responsabilités.
Jules Yaovi Maoussi
Lutte contre l’insécurité : de simples incantations ?
Chaque jour qui passe, les Béninois sont davantage confrontés à une insécurité grandissante. Les grandes villes et le grands axes routiers sont devenus des chasses-gardées pour les malfrats. Le ministre en charge de la sécurité, Armand Zinzindohoué, en prenant les commandes de son ministère en octobre dernier, a avec une assurance à faire douter le Bon Dieu qu’il est le Tout-Puissant, que les braquages et autres crimes crapuleux seront résorbés. Jusqu’à aujourd’hui, son langage n’a pas varié. Il continue par claironner que les milieux criminogènes seront sous contrôle. Devant le maire de la ville de Cotonou dont le siège de parti a été cambriolé hier, il n’a pas varié de discours. « Les auteurs seront appréhendés et châtiés selon la loi ».
Et pourtant, les Béninois ont encore en mémoire, le second braquage de Dantokpa qu’il a géré avec bravoure et dextérité. Résultat, jusqu’à ce jour, aucun des brigands n’est sous les verrous. Les cas sont légion. Les enquêtes souvent engagées pour appréhender ces individus sans foi ni loi qui, n’aboutissent généralement pas. D’abord, on ne sait à quelle unité, ni à quel commissaire ou inspecteur ces enquêtes sont confiées. Aucun point n’est fait par rapport à l’évolution ou au piétinement des investigations. Dans un flou savamment organisé, on continue par servir des paroles mielleuses aux populations qui sont victimes tous les jours de braquages, vols et autres agressions. Il s’avère désormais urgent que la police béninoise donne de réels gages d’efficacité aux populations.
Car, la multiplication de ces actes criminels instaure un climat d’insécurité permanente qui ne favorise pas le développement. Puisqu’aucun investisseur ne saurait injecter des fonds dans un pays en proie à l’insécurité.
Benoit Mètonou
Laisser un commentaire