Les agents empêchent une visite de Yayi (Ils entament une nouvelle grève de 72 heures dès ce jour) Hier, alors que tout était mis en place pour qu’il procède à l’inauguration de la nouvelle Clinique universitaire d’accueil des urgences (Cuau), le président Boni Yayi s’est décommandé. Les agents s’apprêtaient à exprimer leur mécontentement en sa présence. Ce qui pour ces derniers, est une fuite en avant.
Hier devait avoir lieu l’inauguration de la nouvelle Clinique universitaire d’accueil des urgences (Cuau) par le chef de l’Etat .La garde rapprochée du président avait déjà investi les lieux. Le ministre de la santé et tout son staff étaient aussi présents. Le chef du protocole d’Etat, le directeur et autres responsables à divers niveaux du Centre national hospitalier universitaire (Cnhu), la presse, toutes catégories confondues attendaient que le chef de l’Etat vienne juste procéder à l’inauguration.
Les agents du Cnhu surtout. Bandeau rouge au front, les paramédicaux se réjouissaient de pouvoir profiter de cette occasion inespérée pour exprimer à nouveau leurs doléances au président de la République. Surtout que tôt dans la matinée, leurs responsables n’ont pu être reçus par le ministre des finances. Par ailleurs, des indiscrétions ont révélé que des tractations intenses ont eu lieu dans les coulisses dont le but était de dissuader les agents de manifester en présence du chef de l’Etat. Mais, les travailleurs sont restés fermes sur leur position, déterminés qu’ils étaient à se faire entendre du président Yayi.
Ainsi, après plusieurs heures d’attente, la cérémonie a été reportée sine die. Les uns et les autres ont dû tirer la conclusion que l’intransigeance des agents a contraint le chef de l’Etat à surseoir à sa visite.
Interrogés, certains responsables des syndicalistes répondent n’en savoir rien. Cependant, ils estiment que c’est leur manifestation qui a fait reculer le président de la République. Les agents du Cnhu réunis au sein de l’intersyndicale des ressources humaines de la santé étaient décidés à rappeler au chef de l’Etat ses engagements qu’il n’a pas respectés.
Il est question des primes de risque et de motivation qui ont été mises à plat depuis plusieurs mois. Alors que cette catégorie d’agents attend de voir cette situation s’éclaircir, le gouvernement continue à payer aux médecins, contrairement à ses propos, les 100.000 F objet de frustration. C’est cela que les agents paramédicaux voulaient réclamer au Chef de l’Etat. N’ayant probablement pas de réponse à leur donner, il a préféré se décommander. Ce qui n’a pas empêché les agents d’annoncer une grève de 72 heures qui commence ce jour. Peut-être que sa présence aurait pu contribuer à modifier les choses.
Benoît Mètonou
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